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Netflix plus transparent sur ses audiences

Le géant du streaming, qui était relativement opaque sur les succès ou échecs de ses programmes, fait une entorse à son modèle et communique désormais sur des Tops 10 dans plusieurs catégories. Un début de transparence qui peut permettre aux sociétés de production de négocier un intéressement au succès.

Netflix fournit désormais des données sur ses succès par pays.
Netflix fournit désormais des données sur ses succès par pays. (Shutterstock)

Par Marina Alcaraz

Publié le 17 nov. 2021 à 18:26Mis à jour le 18 nov. 2021 à 18:06

C'est un petit pas qui en dit long. Netflix commence à donner des indications sur le succès - ou non - de ses séries et films. Le géant du streaming, qui avait fait du culte du secret l'une de ses marques de fabrique, va divulguer un classement des programmes les plus populaires chaque semaine dans plusieurs catégories (anglophones ou pas, séries ou films, etc.), avec des indications par pays - cette fois non chiffrées.

Ces tableaux seront listés en fonction du nombre d'heures visionnées et non en fonction du nombre de personnes s'étant connectées quelques minutes sur un programme donné. Par exemple, sur la semaine dernière (du 8 au 14 novembre), c'est « Red Notice » (avec Gal Gadot, Dwayne Johnson et Ryan Reynolds) qui est en tête des films anglophones avec presque 149 millions d'heures visionnés au total par les quelque 213 millions d'abonnés dans le monde.

Intéressement

Il s'agit d'un changement moins anodin qu'il ne le paraît. Netflix a imposé un modèle dans lequel il achète plus cher que les diffuseurs classiques (et pour le monde entier, si possible) les droits des programmes. La contrepartie est qu'il n'intéresse pas les auteurs - en général dans le monde, du moins - et producteurs au succès et donc garde pour lui les audiences qui sont autant de datas précieuses. Désormais, le groupe se veut plus transparent afin de répondre aux attentes du public, des créateurs, de la presse, dit-on chez Netflix. Cette nouvelle mesure permettra de mieux refléter le temps passé et donc l'engagement des abonnés, selon le groupe.

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Jusqu'à présent, la société de Reed Hastings - qui n'a pas de publicité - ne donnait que des informations parcellaires sur quelques programmes choisis, en nombre de foyers ayant visionné en général au moins deux minutes d'un programme. Même si elle est incomplète - puisque limitée à des Tops 10 -, la nouvelle mesure permettra de donner des indications au secteur.

« Avec cette annonce, Netflix se 'normalise' : il passe à une méthode de calcul qui se rapproche de l'audience d'une chaîne de télévision classique [qui prend en compte la durée d'écoute, NDLR]. Cela rappelle que Netflix est de plus en plus dans le quotidien des foyers et se pose en tant que concurrent des chaînes traditionnelles », observe Pascal Breton, le PDG de la société de production Federation Entertainment , qui travaille avec plusieurs plateformes.

C'est dans ce même esprit que Netflix s'est rapproché de Nielsen aux Etats-Unis depuis quelques mois afin d'avoir des indicateurs de sa pénétration face aux autres plateformes et aux chaînes traditionnelles.

Relations avec les producteurs

La publication de ces classements permet en outre au groupe de mieux maîtriser sa communication, alors que de nombreux instituts donnaient des chiffres à partir de sondages déclaratifs et d'estimations.

Mais cette transparence peut aussi modifier les relations avec les sociétés de production. La nouvelle communication pourrait ouvrir la voie à davantage de discussions. « Depuis quelque temps, Netflix nous donnait un peu plus d'informations sur les audiences, mais cela restait relativement limité, souligne Pascal Breton. Mis à part sans doute quelques gros projets aux Etats-Unis, il n'y a pas, à ma connaissance, de prime au succès. Un producteur est payé de la même façon s'il travaille sur une réussite ou un flop, du moins pour la saison 1. Pour la saison 2, il y a plus de marge de négociation, au moins pour les talents clés. »

Netflix grossit au Royaume-Uni

Le géant du streaming va doubler sa capacité de production dans les studios Shepperton, qui seront agrandis pour devenir l'un des plus grands studios du monde. Le groupe a dépensé environ 1 milliard de dollars pour faire une soixantaine de films et séries au Royaume-Uni l'an dernier, comme « The Crown » ou « Sex Education », rapporte le « Guardian ». La société de Los Gatos avait signé en 2019 un accord pour avoir accès de manière permanente aux studios de production londoniens (appartenant à Pinewood) dans lequel a notamment été filmé « Alien », l'oeuvre mythique de Ridley Scott.

Marina Alcaraz

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