Coup de froid sur la technologie en ce début d’année. Stars des temps de confinement, les rois de la visioconférence, de la livraison à domicile et de la vidéo sur Internet accusent le coup. Leur Bourse favorite, le Nasdaq, a perdu près de 7 % depuis le début de l’année. Les cryptomonnaies ont suivi le même chemin. Ce qui est à la fois logique et paradoxal puisque ces devises numériques sans Etat étaient supposées constituer, à l’instar de l’or, de solides refuges face aux risques d’inflation et de retournement de marché. Ce n’est pour l’instant pas le cas.
Pourtant, de grandes institutions de Wall Street, comme le gestionnaire d’actifs Fidelity ou la banque Goldman Sachs, avaient sorti le bitcoin de sa mauvaise réputation d’instrument de blanchiment de l’argent sale. Mais deux obstacles de taille se dressent encore sur sa route : les Etats ne les aiment pas et leur bilan environnemental est désastreux.
Des équations complexes
C’est dans la mine que se trouve l’explication de cette situation. Des mines virtuelles, mais tout de même composées de milliers d’ordinateurs en batterie, bien rangés dans d’immenses hangars bien physiques, eux. Ces machines passent leur temps à résoudre des équations complexes qui autorisent chaque transaction en bitcoin. Fini, le temps des amateurs qui résolvaient ces énigmes sur leurs ordinateurs moyennant rétribution en nouveau bitcoin.
Pour réduire ses émissions, économiser de la ressource et protéger sa propre monnaie numérique, Pékin a décidé, en juin 2021, d’interdire l’activité de minage
Place aux industriels lourdement équipés. Des opérations longues qui demandent des quantités considérables d’énergie. Le minage du bitcoin consomme autant d’électricité qu’un pays comme la Finlande. Au total, cette seule activité des cryptomonnaies représente un tiers de la consommation électrique de toutes les infrastructures numériques dans le monde.
Ce qui pose une question environnementale de taille, surtout quand cette énergie provient de centrales à charbon, comme en Chine. Jusqu’en juin 2021, la moitié du minage mondial était effectuée dans ce pays. Pour réduire ses émissions, économiser de la ressource et protéger sa propre monnaie numérique, Pékin a décidé, en juin 2021, d’interdire cette activité. Les mineurs ont fui vers des pays voisins riches en ressources naturelles comme la Mongolie et le Kazakhstan. Mais ce dernier a vite compris, en voyant sa consommation exploser en pleine crise énergétique, qu’il y avait danger. Il n’avait pas tort, puisque les prix de l’énergie ont servi de déclencheur aux premières émeutes dans le pays en ce début d’année.
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