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Cryptomonnaies : FTX confirme avoir été victime d’un piratage après avoir fait faillite

Près d’un demi-milliard d’euros aurait été dérobé, selon certaines estimations.

Le Monde

Publié le 14 novembre 2022 à 12h33, modifié le 14 novembre 2022 à 14h40

Temps de Lecture 3 min.

La bourse d’échange de cryptomonnaie FTX a confirmé avoir identifié des transferts non autorisés de fonds, vingt-quatre heures après que la société s’est officiellement déclarée en faillite. Sur Twitter, le directeur juridique de FTX, Ryne Miller, a confirmé que des accès suspects à certains avoirs sur la plate-forme avaient été détectés. Le 12 novembre, la chaîne Telegram de FTX avait fait état d’un piratage de la plate-forme. Le message disait que « FTX a été piraté, les applications FTX sont des malwares, supprimez-les. Le chat reste ouvert. N’allez pas sur le site officiel de FTX, qui pourrait contenir des trojans [logiciels malveillants] ».

Des observateurs ont constaté des mouvements suspects de fonds provenant de portefeuilles FTX en analysant les blockchains. La société Elliptic, spécialisée dans l’analyse des mouvements de fonds des cryptomonnaies, évoque ainsi dans un post de blog publié samedi des transferts d’un montant de 663 millions de dollars en cryptomonnaie provenant des portefeuilles contrôlés par FTX, vers plusieurs autres portefeuilles n’appartenant pas à la bourse d’échange, dans la soirée de vendredi. Si certains de ces transferts sont considérés comme légitimes, réalisés dans le cadre de la restructuration de la société, d’autres sont beaucoup plus suspects : Elliptic estime ainsi à 477 millions de dollars le montant des fonds dérobés à FTX.

John J Ray III, le nouveau président-directeur général de l’entreprise, nommé après la démission du fondateur, Sam Bankman-Fried, a précisé que les équipes de FTX sont toujours en train d’analyser les faits et ont pris contact avec les régulateurs et les forces de l’ordre. La bourse d’échange Kraken explique, de son côté, que les auteurs du piratage ont utilisé leur compte Kraken pour payer les frais associés à l’un des transferts frauduleux, et assure avoir identifié l’individu responsable de ce transfert, sans en donner l’identité. Sur Twitter, le dirigeant de la plate-forme a annoncé avoir communiqué ces informations aux forces de l’ordre, et penche pour un « délit d’initié commis par une personne inexpérimentée depuis l’intérieur de FTX ».

Faillite éclair

FTX a fait faillite de manière spectaculaire, en l’espace d’une semaine. Valorisée à environ 32 milliards de dollars, l’entreprise s’est écroulée lorsque la presse américaine a révélé que le fondateur de l’entreprise, Sam Bankman-Fried, avait utilisé plusieurs milliards de dépôts des utilisateurs de FTX pour financer sa propre société cryptofinancière Alameda, basée aux Bahamas. Selon le Wall Street Journal, Alameda, qui prenait des paris financiers extrêmement risqués, doit 10 milliards de dollars à FTX. Et au moins 1 milliard de dollars puisé dans les dépôts des clients a disparu, selon Reuters. FTX s’est déclarée en faillite le 11 novembre.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés FTX, la faillite qui ébranle les cryptomonnaies

Une grande confusion règne sur le montant des fonds restant, et sur leur disponibilité. En fin de semaine dernière, FTX avait annoncé avoir rouvert les retraits, uniquement pour ses clients résidant aux Bahamas, sur ordre du régulateur local. Dimanche, ce même régulateur démentait avoir ordonné une mesure de ce type. Plusieurs régulateurs de la finance, dont la puissante Securities and Exchange Commission américaine, ont ouvert des enquêtes sur la faillite de FTX.

Dimanche, Binance et Huobi, deux des principales plates-formes spécialisées dans la négociation et l’échange de cryptomonnaies, ont suspendu les dépôts de jetons FTT, les jetons créés par FTX, et dont le cours s’est effondré la semaine dernière, perdant plus de 90 % de leur valeur. FTX générait régulièrement de nouveaux jetons, mais en début de journée, 192 millions de jetons avaient été générés, sans avertissement et en dehors du calendrier habituel, laissant supposer une manipulation. A Hongkong, AAX, un autre important exchange, a suspendu les retraits pour dix jours, expliquant n’avoir aucun lien avec FTX mais souhaiter éviter tout risque de fraude.

Lundi 14 novembre, Changpeng Zhao, le PDG du numéro un des exchanges, Binance, a annoncé le lancement d’un « fonds de soutien » destiné à « aider les projets qui sont forts mais qui font face à une crise des liquidités ». M. Zhao n’a pour l’instant donné aucun détail sur ce projet ; la faillite de FTX a entraîné des chutes brutales du cours de la quasi-totalité des cryptoactifs, avant un léger rebond en ce début de semaine.

La situation personnelle des principaux cadres de FTX fait également l’objet d’intenses spéculations. Durant le week-end, la presse spécialisée avait évoqué des tentatives de fuite à l’étranger de certains cadres de l’entreprise, vers Hongkong ou Dubaï, pays ne disposant pas d’un traité d’extradition avec les Etats-Unis.

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