Publicité

GreenTropism concurrence le test PCR avec son kit d'analyse spectrale couplée à l'IA

Ce mercredi, la société parisienne s'installe à Rouen pour passer de l'expérimentation à la mise au point d'un kit de diagnostic dédié aux laboratoires d'analyse médicale. La technologie de GreenTropism fait appel à la spectrométrie et à l'intelligence artificielle pour détecter, en trois minutes, une infection au SARS-CoV-2 dans un échantillon nasopharyngé.

Le spectromètre projette un flash laser sur une goutte de prélèvement nasopharyngé.
Le spectromètre projette un flash laser sur une goutte de prélèvement nasopharyngé. (Greentropism)

Par Claire Garnier

Publié le 24 nov. 2021 à 08:00Mis à jour le 24 nov. 2021 à 08:10

C'est peut-être une révolution dans le diagnostic du Covid-19 alors que la cinquième vague se répand en Europe et gagne la France. La société parisienne GreenTropism est en train de déployer une technologie de détection du SARS-CoV-2 qui fait appel à la spectrométrie - analyse de la matière par faisceau lumineux - combinée à de l'intelligence artificielle. « Le spectromètre projette un flash laser sur une goutte de prélèvement nasopharyngé, l'intelligence artificielle analyse les données issues du spectre et rend en trente secondes une réponse sur la présence ou non de virus », explique Roland Carbonnel, PDG de GreenTropism.

Soutenue par des family office et des business angels ayant investi 3 millions d'euros, l'entreprise, qui prévoit une levée de fonds de grande ampleur en 2022, était jusqu'ici spécialisée dans l'analyse spectrale pour le contrôle des matières premières et des process de fabrication dans l'industrie agroalimentaire, pharmaceutique et cosmétique.

Des microparticules d'or

La technique spectrale utilisée pour détecter le Covid-19 repose sur l'ajout avec une pipette d'une goutte de liquide contenant des microparticules d'or sur l'échantillon. « Elles agissent comme des milliers de micro-miroirs multiplicateurs de lumière qui amplifient les signaux de présence du virus qui, par leur petite taille ou leur petite quantité au début de l'infection, resteraient invisibles avec des techniques basiques », détaille-t-il.

Publicité

Revers de la médaille, ces données spectrales qui « signent » chaque molécule sont générées en très grande quantité, ce qui nécessitait de booster la puissance d'analyse. C'est ce qui a amené GreenTropism à développer une suite logicielle faisant appel à plusieurs technologies d'intelligence artificielle qui, combinées entre elles, fournissent la puissance requise.

Roland Carbonnel, le PDG de GreenTropism qui dirigeait auparavant la filiale française de l'américain Hycor Biomedical.

Roland Carbonnel, le PDG de GreenTropism qui dirigeait auparavant la filiale française de l'américain Hycor Biomedical.GreenTropism

Après avoir donné des résultats probants au Temasek Life Sciences Laboratory de Singapour sur des échantillons de cellules humaines cultivées avec du virus, la technologie de GreenTropism a été testée, avec succès, sur de vrais échantillons humains à l'hôpital Saint-Joseph à Paris. « La performance de notre diagnostic est proche du test PCR de référence et supérieure à celle du test antigénique », assure Roland Carbonnel. « Si la technique du PCR est fiable, elle ne peut rendre les résultats qu'en vingt-quatre heures, du fait du temps d'amplification de l'ADN du virus. Avec notre technologie, le résultat est donné en trois minutes en incluant le temps de préparation de l'échantillon. »

Mise sur le marché en 2022

L'objectif de GreenTropism est désormais de passer de l'expérimentation scientifique à la mise au point d'un kit de diagnostic contenant une solution pour neutraliser le virus, une autre avec les microparticules et un support pour l'échantillon, à destination des laboratoires d'analyses médicales. Pour y parvenir, la société a choisi d'intégrer, ce 24 novembre, la pépinière d'entreprises de la Métropole de Rouen, « Seine Biopolis », située près du CHU de Rouen.

Après avoir investi 350.000 euros dans du matériel de pointe : spectromètres, hottes à flux laminaire, équipement à pression négative…, elle s'installe avec l'aide de la Région Normandie dans un laboratoire classique et un autre classé « P2 » en accès réservé et en atmosphère contrôlée pour la manipulation de virus, bactéries et champignons. « Nous visons une autorisation de mise sur le marché de notre kit de diagnostic au second semestre 2022, après l'approbation des autorités sanitaires européennes », indique Roland Carbonnel, qui est, par ailleurs, en contact avec la direction de la recherche clinique du CHU de Rouen.

« L'analyse spectrale couplée à l'intelligence artificielle a beaucoup à apporter à la biotech », assure le PDG, qui, avant de prendre la tête de GreenTropism, dirigeait la filiale française de l'américain Hycor Biomedical, spécialiste du diagnostic des allergies et des maladies auto-immunes. « Il existe de nombreux pathogènes, dont celui responsable de la tuberculose, pour lesquels l'accès aux tests est encore très complexe ». Selon l'OMS, 3 millions de personnes dans le monde souffrent de tuberculose sans avoir été détectées.

La technologie

GreenTropism

Date de création : 2014

PDG : Roland Carbonnel

Effectif : 14 ​personnes

Secteur : diagnostic médical

Claire Garnier (Correspondante à Rouen)

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité