Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Un cadre de Cdiscount suspecté d’avoir dérobé les données de 33 millions de clients

Au moins une partie des données dérobées, qui ne comportent pas d’informations bancaires, semblent avoir été proposées au téléchargement sur des sites spécialisés. Le haut responsable suspecté a été mis en examen.

Le Monde avec AFP

Publié le 08 février 2021 à 11h41, modifié le 08 février 2021 à 14h13

Temps de Lecture 3 min.

Un entrepôt de Cdiscount à Cestas, près de Bordeaux.

Un haut responsable de Cdiscount, travaillant sur le site de Cestas (Gironde), a été mis en examen lundi 1er février à Bordeaux. Il est soupçonné du vol de données personnelles de potentiellement 33 millions de clients, dont au moins une partie ont ensuite été proposées à la vente sur des sites spécialisés.

A l’issue de sa garde à vue, ce « responsable d’entrepôt de la société Cdiscount a été déféré au parquet et présenté à un juge d’instruction » le 1er février, a indiqué le parquet de Bordeaux à l’Agence France-Presse (AFP). Le cadre a été mis en examen des chefs d’« extraction frauduleuse de données contenues dans un système de traitement automatisé », d’« abus de confiance » et d’« escroquerie », « au préjudice de Cdiscount », sur la période du 1er octobre 2020 au 30 janvier 2021, selon le parquet, qui confirmait une information du journal Sud Ouest. Placée sous contrôle judiciaire, cette personne est également visée par une procédure de mise à pied à titre conservatoire, a précisé à l’AFP Arnaud Dupin, avocat de Cdiscount.

Téléchargement découvert le 29 janvier

Filiale du groupe Casino depuis 2000, Cdiscount est le n2 en France du e-commerce, derrière Amazon, mais premier acteur français du secteur. L’entreprise a son siège à Bordeaux et dispose d’un de ses plus importants entrepôts logistiques à Cestas, en Gironde. Selon Cdiscount, qui a porté plainte, le cadre mis en examen est le directeur du site de Cestas.

Le vol de données a été découvert le 29 janvier par les « services de cybersécurité » de la société, laquelle a alors « immédiatement lancé des investigations internes ». Celles-ci « ont permis d’établir qu’il s’agissait d’une action interne malveillante et isolée et de faire cesser cet acte dès le lendemain », a expliqué un porte-parole de Cdiscount à l’AFP dans un communiqué.

La justice soupçonne le cadre d’avoir téléchargé illégalement sur son ordinateur une base contenant potentiellement les données personnelles des quelque 33 millions de clients de la plate-forme de vente en ligne, selon une source proche du dossier.

Pour Cdiscount qui n’a pas souhaité confirmer ce chiffre, ce cadre « a utilisé de façon malveillante les autorisations [informatiques] dont il disposait de manière légitime, compte tenu de ses fonctions », pour s’introduire dans la base. D’après les services de sécurité de l’entreprise, la base de données a ensuite été proposée à la vente en ligne par un vendeur sous pseudonyme, identifié comme étant le directeur du site de Cestas, selon Sud Ouest.

Incertitude quant à l’utilisation des données

« Ce que nous pouvons clairement affirmer, c’est qu’aucune donnée bancaire n’est concernée par cet événement, Cdiscount ne stockant aucune donnée bancaire de ses clients », a assuré l’entreprise dans son communiqué. « Les données concernées [par le vol] sont les nom, prénom, sexe, date de naissance, adresse, numéro de téléphone et e-mail du client, ainsi que le montant total des commandes sur les deux dernières années », a détaillé l’entreprise, qui a aussi expliqué que « rien ne permet de penser que ces données aient pu être vendues » à des tiers.

« Dans l’hypothèse où cela aurait été le cas, l’utilisation possible de ce type de données est la tentative de phishing [escroquerie par laquelle un pirate tente de soutirer des informations personnelles, le plus souvent en se faisant passer pour un service légitime] ou la prospection commerciale non désirée », avertit Cdiscount.

Dans ce contexte, Le Monde a pu constater qu’une base de données d’environ 124 000 noms, semblant contenir des données du service client de Cdiscount, était proposée au téléchargement depuis la mi-janvier sur un site spécialisé. Selon Cdiscount, ce fichier n’a aucune rapport avec l’affaire en cours. L’entreprise a indiqué au Monde que la base de données en question agrège des informations issues de plusieurs entreprises et n’est pas issu des systèmes de l’entreprise.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.