Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'ĂŞtes pas inscrit sur Le Monde ?

La Chine dans le viseur de la France dans le cadre d’une « virulente » cyberattaque

Le patron de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information a alerté, mercredi 21 juillet, sur une tentative de compromission importante attribuable à APT31, un groupe de hackeurs traditionnellement affilié à l’Etat chinois. Une démarche rarissime.

Par 

Publié le 22 juillet 2021 à 03h45, modifié le 22 juillet 2021 à 11h32

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

La France fait actuellement l’objet d’une importante cyberattaque et, de façon relativement inĂ©dite, les autoritĂ©s françaises ont dĂ©cidĂ©, mercredi 21 juillet, de dĂ©signer de manière frontale une puissance Ă©trangère, en indiquant avoir identifiĂ© un mode opĂ©ratoire attribuable Ă  un groupe de hackeurs traditionnellement affiliĂ© Ă  la Chine. Une dĂ©marche assumĂ©e par le directeur gĂ©nĂ©ral de l’Agence nationale de la sĂ©curitĂ© des systèmes d’informations (Anssi), Guillaume Poupard en personne, mercredi, en fin de matinĂ©e.

Alors que Paris est d’ordinaire très en retrait de ce type de dĂ©nonciations publiques – Ă  rebours des Etats-Unis, notamment –, l’annonce de cette cyberattaque a Ă©tĂ© faite de manière atypique par le biais d’une publication de M. Poupard sur son compte LinkedIn. Il considère cette attaque comme « bien plus grave que les bourricots ailĂ©s et leurs avatars Â», dans une rĂ©fĂ©rence Ă  peine voilĂ©e Ă  l’affaire Pegasus, et renvoie Ă  un communiquĂ© du Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de rĂ©ponse aux attaques informatiques (CERT), comme c’est l’usage.

IntitulĂ© « Campagne d’attaque du mode opĂ©ratoire APT31 ciblant la France Â», ce communiquĂ© datĂ© de mercredi indique qu’« une vaste campagne de compromission touchant de nombreuses entitĂ©s françaises Â» est « en cours Â». « Particulièrement virulente Â», elle est conduite par « le mode opĂ©ratoire APT31 Â», est-il prĂ©cisĂ©. Le mot « Chine Â» n’y est pas Ă©crit en tant que tel, mais les spĂ©cialistes du cyber considèrent APT31 (pour « Advanced Persistent Threat Â») comme un groupe de hackeurs Ĺ“uvrant depuis ce pays, gĂ©nĂ©ralement pour le compte de l’Etat chinois, et souvent Ă  des fins d’espionnage ou de vol de propriĂ©tĂ© intellectuelle.

Les cibles de cette cyberattaque n’ont pas Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©es Ă  ce stade par l’Anssi. Mais c’est leur importance, ainsi que l’ampleur et la gravitĂ© de l’attaque qui auraient incitĂ© Ă  communiquer de la sorte. D’après les investigations menĂ©es par les spĂ©cialistes de l’agence, les pirates auraient compromis des routeurs « pour les utiliser comme relais d’anonymisation, prĂ©alablement Ă  la conduite d’actions de reconnaissance et d’attaques Â». Des recherches sont en cours afin d’établir si ces actions ont abouti ou pas Ă  de rĂ©elles compromissions, et ce, depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2021.

Des enquêtes régulièrement ouvertes en France

Selon nos informations, cette cyberattaque est diffĂ©rente de celle survenue dĂ©but mars contre le service de messagerie Microsoft Exchange, qui a touchĂ© plusieurs dizaines de milliers d’organisations amĂ©ricaines et de serveurs dans le monde. Dans une mise en garde coordonnĂ©e, les Etats-Unis, l’Union europĂ©enne (UE), le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-ZĂ©lande, le Canada, le Japon, ainsi que l’OTAN, ont, chacun Ă  leur manière, officiellement attribuĂ©, le 19 juillet, cette attaque Ă  la Chine, bien que celle-ci ait dĂ©menti toute implication. Une attaque dont les groupes APT31 et APT40 ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme les principaux auteurs.

Il vous reste 58.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.