Trottinettes en libre-service à Paris : pas encore d’interdiction mais un coup de pression

Les entreprises Lime, Dott et TIER étaient conviées ce jeudi à l’hôtel de ville pour un « point d’étape » sur l’avenir de ces services de micro-mobilités partagées, dont le contrat s’achève en mars 2023. Les opérateurs doivent revenir avec des propositions dans un mois.

TIER Mobility opère 5000 trottinettes à Paris, comme ses homologues Lime et Dott. LP/J.M.
TIER Mobility opère 5000 trottinettes à Paris, comme ses homologues Lime et Dott. LP/J.M.

    Il n’en est pas fini des trottinettes en libre-service à Paris. Du moins pas encore. Les opérateurs présents dans la capitale étaient invités à une réunion importante, ce jeudi, à l’Hôtel de Ville.

    Deux ans après avoir été sélectionnés par la municipalité à l’issue d’un appel d’offres pour opérer chacun 5 000 engins électriques, le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire (PS), et l’adjoint aux transports, David Belliard (EELV), souhaitaient faire avec eux un « point d’étape » sur cette activité. En interne, on glissait même que la municipalité songeait sérieusement à ne pas renouveler le marché, alors que le contrant liant les opérateurs à la Ville s’achèvera en mars 2023. Ce qui demeure le discours au sortir de cette réunion.

    « Toutes les options sont sur la table, dont celle d’arrêter la convention » à l’expiration du contrat en février 2023, a indiqué David Belliard.



    « La Ville de Paris attend de nous que l’on soit dans l’action, dans la concertation, sur les dimensions du domaine public, environnementale et de sécurité », explique Nicolas Gorse, le directeur général de Dott. Elle « nous a demandé de revenir d’ici un mois avec des propositions », ajoute un porte-parole de Lime.

    Les écologistes demandent le non-renouvellement du marché

    Les opérateurs semblent prêts à répondre favorablement à ces demandes. « Nous sommes mobilisés, au travail, pour essayer d’encore une fois améliorer notre secteur », ajoute Nicolas Gorse. Depuis 2020, des mesures ont déjà été prises. Stationnement obligatoire dans 2 600 espaces dédiés, bridage à 10 km/h dans 700 zones, entretien et recyclage des véhicules…

    D’après un sondage mené par Ipsos, commandé par les opérateurs, 62 % des Parisiens notent d’ailleurs une amélioration dans la gestion des trottinettes. Mais cela semble insuffisant pour une partie de la majorité municipale, et surtout les écologistes de Paris.

    Frédéric Badina Serpette, conseiller EELV de la capitale, se trouvait à l’hôtel de ville ce jeudi. Sans doute pas un hasard. L’élu est venu annoncer que son groupe demande le non-renouvellement du marché, car il juge le bilan « négatif » des opérateurs de trottinettes.

    Compte tenu des « mésusages », la mairie « s’interroge » sur le « rapport coût-bénéfices » des trottinettes, ainsi que sur leur « coût environnemental », a confirmé David Belliard. Ce marché rapporte à la ville « moins d’un million d’euros » par an, précise l’élu écologiste.

    Un millier d’emplois à Paris

    Un quart des Parisiens déclare utiliser régulièrement une trottinette, selon un sondage publié mercredi par Bolt, tandis que les trois opérateurs soulignent que cette filière représente un millier d’emplois à Paris. Selon les chiffres communiqués par la préfecture de police, les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM), soit les trottinettes, hoverboards ou gyroroues, ont provoqué 236 accidents à Paris sur le premier semestre, soit une hausse de 52% par rapport à 2021. Mais la part exacte des trottinettes en libre service reste à déterminer.