"Des billets d'avion à 10 euros, ce n'est plus possible" : le gouvernement veut un prix minimum

Le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé qu'une "proposition" sera soumise à ses homologues de l'Union européenne "dans les jours à venir".

Plusieurs clients de la compagnie Volotea ont décidé de porter plainte, après que leur vol ait été dérouté vers Toulouse.
Le prix des billets de train reste très supérieur à celui des billets d’avion, à trajet égal, dénonçait cet été Greenpeace dans un rapport. (©Clémence Pays / actu Nantes)
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La fin des petits prix pour les billets d’avion ? Dans un entretien publié dans L’Obs ce mercredi 30 août 2023, le ministre des transports Clément Beaune a annoncé souhaiter « l’instauration d’un tarif minimum du billet d’avion » en Europe afin de « lutter contre le dumping social et environnemental ». 

Il va soumettre cette proposition « dans les jours à venir » à ses homologues de l’Union européenne pour « lutter contre le dumping social et environnemental ». « Des billets d’avion à 10 euros, à l’heure de la transition écologique, ce n’est plus possible ! », a-t-il justifié auprès de nos confrères.

Cela ne reflète pas le prix pour la planète.

Clément BeauneMinistre français des Transports

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Moins cher que les trajets en train

Si ces trajets à bas coûts sont autant pointés du doigt, c’est parce que les prix d’appels de certaines compagnies low-cost ne couvrent pas le coût réel par passager du voyage en avion, bien plus émetteur de gaz à effet de serre que le train.

Mais, problème : le prix des billets de train reste très supérieur à celui des billets d’avion, à trajet égal, dénonçait cet été Greenpeace dans un rapport. « Alors que l’impact de l’avion sur le climat est pourtant jusqu’à 100 fois plus important », s’agaçait l’ONG.

Greenpeace citait notamment un trajet entre Barcelone et Londres coûtant même jusqu’à 30 fois plus cher en train ! Ou encore le trajet Paris – Valence (Espagne), pour lequel les billets de train sont en moyenne huit fois plus chers que l’avion. 

« J’assume totalement la taxation des activités polluantes pour investir dans cette transition écologique », a complété Clément Beaune dans L’Obs, après avoir annoncé début août une hausse prochaine de la taxe sur les billets d’avion pour tous les vols au départ de France afin de financer les investissements dans le ferroviaire. 

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Mécanisme de « prix-plancher »

En 2020, déjà, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), appelait dans un communiqué à la mise en place au niveau européen de « ce mécanisme de prix-plancher pour les billets d’avion ».

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Les compagnies les moins respectueuses du droit social de leurs salariés sont celles qui pratiquent les tarifs les plus bas, les plus déconnectés de la réalité des coûts réels du transport aérien.

SNPLSyndicat national des pilotes de ligne

« Il est temps d’appliquer les concepts de responsabilité sociétale et environnementale au transport aérien, en fixant de façon réaliste et juste le coût pour le consommateur du transport », réclamait encore le syndicat, s’en prenant au passage à « la politique du toujours plus de taxes, la seule menée depuis des années ».

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« Digne de l’économie de la Corée du Nord »

Alors que l’Autriche annonçait en juin 2020 vouloir interdire que les prix des billets d’avion puissent être inférieurs à 40 euros en moyenne par vol dans le pays, la compagnie Ryanair était monté au créneau.

« Je pense qu’un contrôle des prix est digne de l’économie de la Corée du Nord. Nous sommes dans le marché unique européen, qui fonctionne sur la concurrence », fustigeait dans La Tribune Edward Wilson, directeur général de Ryanair.

Son succès repose sur le fait que les consommateurs peuvent acheter des biens qui sont le fruit d'une concurrence entre les acteurs, laquelle concurrence crée des emplois.

Edward WilsonDirecteur général de Ryanair

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Flambée des prix au départ de la France

En juillet 2023, pour la première fois depuis juin 2021, les prix des billets d’avion au départ de France ont baissé, -1% par rapport à juillet 2022. Un pourcentage toutes destinations confondues, selon l’indice mensuel des prix du transport aérien de passagers de la Direction générale de l’aviation civile.

La hausse cumulée des prix pour les sept premiers mois de l’année est de 14,3 %. 

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