La plate-forme française Molotov condamnée à verser 7 millions d’euros à M6

INFO LE PARISIEN. La start-up française, qui propose de regarder les chaînes de télévision en streaming, vient d’être sanctionnée pour «contrefaçon» et «parasitisme» par le tribunal judiciaire de Paris. Avec interdiction de proposer M6, W9, 6ter dans ses services.

Le contrat qui liait Molotov et le groupe M6 avait expiré le 31 mars 2018. Après cette date, la plate-forme n’était plus censée diffuser les chaînes du groupe. (Illustration) LP/Matthieu de Martignac
Le contrat qui liait Molotov et le groupe M6 avait expiré le 31 mars 2018. Après cette date, la plate-forme n’était plus censée diffuser les chaînes du groupe. (Illustration) LP/Matthieu de Martignac

    C’est une manche de gagnée pour M6, dans la bataille contre Molotov. Et pas des moindres. D’après nos informations, la plate-forme française, qui propose de regarder les chaînes de télévision en streaming, a été condamnée pour « contrefaçon » et « parasitisme » à verser plus 7 millions d’euros au groupe dirigé par Nicolas de Tavernost, selon la décision, dont nous avons pris connaissance, rendue le 2 décembre par le tribunal judiciaire de Paris.

    Un montant qui correspond à de lourds dommages et intérêts, alors que le contrat qui liait les deux entreprises avait expiré le 31 mars 2018. Après cette date, Molotov n’était plus censée diffuser les chaînes du groupe M6, d’autant que les opérateurs télécoms (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) et les bouquets satellites (Canal Plus), eux, paient pour proposer les chaînes de télévision. Molotov, qui « ne souhaite pas faire de commentaire », est également contrainte par la justice de cesser la retransmission de M6, W9 et 6ter dans les prochains jours, alors que l’enregistrement de ces chaînes n’était déjà plus possible.

    Une procédure similaire lancée par TF1

    Un autre jugement est particulièrement attendu pour la start-up tricolore. De son côté, TF1 a engagé une procédure identique à celle de M 6 il y a deux ans. La décision devrait être prise courant 2022. Rétribuée 1,5 million d’euros les premières années, la Une souhaitait augmenter la facture à près de 5 millions d’euros, selon Capital. Sauf que les négociations n’ont pas abouti : Molotov a refusé de payer un tel montant tout en multipliant des procédures judiciaires et continuant de diffuser sans autorisation les chaînes et programmes du groupe TF1. Ce dernier réclame donc 5 millions d’euros pour « contrefaçon de droits voisins » aux droits d’auteur, plus 2,4 millions d’euros pour « contrefaçon de marque ».

    Lancée en juillet 2016 par Jean-David Blanc (cofondateur d’AlloCiné), Pierre Lescure (cofondateur de Canal +) et Jean-Marc Denoual (ex-TF1) puis récemment rachetée par l’Américain FuboTV, l’application compterait quatre millions d’utilisateurs actifs. Mais seulement 250 000 abonnements payants, selon Les Échos.