Une clinique destinée aux accros de TikTok a ouvert ses portes

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Canton de BerneUne clinique destinée aux accros de TikTok a ouvert ses portes

Face à une demande croissante, un établissement prenant en charge les jeunes adultes dépendants aux médias sociaux a vu le jour à Thoune. 

Le réseau social chinois peut être fortement addictif.

Le réseau social chinois peut être fortement addictif. 

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L'Union européenne a récemment ouvert une procédure contre TikTok dont les algorithmes sont soupçonnés de créer une dépendance. En effet, simple divertissement inoffensif pour les uns, l’app a une emprise sur d’autres dont il est difficile de se défaire. Et c'est évidemment le cas en Suisse aussi. Mais dans notre pays, peu d'endroits traitent ces addictions aux réseaux sociaux.

Face à ce constat, la clinique privée de Meiringen, en charge des soins psychiatriques de base dans l’Oberland bernois, a ouvert un nouveau site pour les 18 à 25 ans au début de l’année à Thoune. Selon le  «SonntagsBlick», la clinique – qui propose 30 places – affichait complet et un délai d'attente de plusieurs semaines déjà quatre semaines après son ouverture.

Dépressions et troubles anxieux

«Lorsque de jeunes adultes sont traités chez nous pour des dépressions ou des troubles anxieux, les médias sociaux ont une grande influence, explique Stephan Kupferschmid, médecin en chef de la clinique. Et très souvent ce qui les stresse le plus, ce sont ces réseaux sociaux.»  

Le médecin relève notamment l’app chinoise comme étant «un aspirateur à attention»: «On fait quelque chose même si ce n'est pas bon pour nous, parce que le frisson à court terme l'emporte sur les conséquences à long terme. Une caractéristique typique de la dépendance».

Pas d’interdiction des médias sociaux

A la clinique de Thoune, on ne recourt pas à l’interdiction de consommation médiatique, mais on mise sur la thérapie comportementale dite «dialectique», organisée en thérapies individuelles et en groupe. Le sport, la peinture et la pleine conscience font également partie du programme des jeunes adultes. L’objectif: qu’ils et elles apprennent à organiser leur quotidien de façon autonome et à trouver des alternatives à la consommation de médias.

Les plus jeunes souffrent aussi de cette dépendance

TikTok fait partie des apps les plus populaires auprès des 12-19 ans, révélait l’étude James (Jeunes, Activités, Médias – Enquête Suisse) 2022 de l’Université de Zurich. Et, selon l’étude HSBC (Health Behaviour in School-aged Children) 2023, réalisée sous l’égide de l’OMS, environ 7% des jeunes de 11 à 15 ans font une utilisation problématique des réseaux sociaux: difficultés à se déconnecter, manque de sommeil, négligence des devoirs scolaires et de la vie de famille. Au point d’avoir besoin d’aide psychologique. Car la dépendance aux médias sociaux fait partie intégrante des addictions comportementales dites «non liées à une substance».

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