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Emmaüs lance Trëmma, un Leboncoin solidaire

L'association permet désormais aux particuliers de vendre des objets de seconde main sur sa place de marché, à la manière d'un Leboncoin ou d'un Vinted. Seules différences : la somme est reversée à un projet de solidarité et le vendeur peut demander un reçu fiscal.

Label Emmaüs, lancé en 2016, proposait jusqu'ici un catalogue d'objets fournis par des acteurs Emmaüs et des partenaires - Bibliothèques Sans Frontières, Artisans du Monde ou le mouvement des Ressourceries.
Label Emmaüs, lancé en 2016, proposait jusqu'ici un catalogue d'objets fournis par des acteurs Emmaüs et des partenaires - Bibliothèques Sans Frontières, Artisans du Monde ou le mouvement des Ressourceries. (Gile Michel/Sipa)

Par Basile Dekonink

Publié le 25 janv. 2021 à 16:25Mis à jour le 25 janv. 2021 à 18:42

Une commode en bois verni, un chemisier à pois Cerruti, un micro-ondes Bosch… peu de choses distinguent, au premier abord, Label Emmaüs, la place de marché du mouvement fondé par l'Abbé Pierre, d'un Leboncoin ou d'un Vinted. C'est encore plus vrai depuis lundi : la plateforme de l'association, lancée en 2016, est en effet ouverte aux particuliers qui peuvent y poster des annonces pour vendre des objets de seconde main. Elle proposait jusqu'ici un catalogue de quelque 1,3 million d'objets fournis par des centres Emmaüs et des partenaires, comme Bibliothèques Sans Frontières, Artisans du Monde ou le mouvement des Ressourceries.

Désormais, n'importe quel utilisateur peut créer une annonce sur Trëmma, la boutique destinée à la vente de produits de particuliers. Elle sera ensuite « reprise par un modérateur, salarié(e) en insertion, qui la complète, la met en vente sur label-emmaus.co », détaille un communiqué de l'association publié lundi.

Mais il y a une différence avec Leboncoin ou Vinted, et elle est de taille : ici, le vendeur est donateur. Il ne touche rien sur ce qu'il a vendu car la somme récoltée est reversée à un projet de solidarité choisi par lui. Le particulier peut également demander un reçu fiscal portant sur 60 % de la vente, de quoi « transformer le don matériel en don financier », explique Maud Sarda, la directrice de Label Emmaüs.

La valeur des dons en recul depuis dix ans

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Cette défiscalisation, une nouveauté par rapport au circuit classique du don chez Emmaüs, est un « petit encouragement » pour aller chercher un public peu coutumier de l'association, selon la dirigeante. « On s'adresse à des gens hyperconnectés, pour qui vendre des articles sur Vinted et Leboncoin est une seconde nature mais qui n'ont pas le réflexe Emmaüs », ajoute-t-elle.

Un moyen de contrer une certaine perte de qualité des dons depuis une dizaine d'années : car si l'ancien mouvement de chiffonniers continue de percevoir « beaucoup de dons », la valeur de ces derniers recule, l'obsolescence programmée, le « fast fashion » et surtout l'émergence de places de marché très populaires n'y étant pas étrangers.

Label Emmaüs, lancé sous la forme de coopérative il y a quatre ans, n'en a pas moins réussi à devenir rentable et à dégager un volume d'affaire de 2,5 millions d'euros en 2019, selon Maud Sarda. La place de marché prélève une commission de 10 % sur chaque transaction, un modèle qui lui donne une « assise suffisante pour développer des projets », comme une école afin de former aux métiers de la vente en ligne.

Les ventes réalisées via Trëma alimentent, elles, un fonds de dotation destiné à financer des dizaines de projets. Ils sont, à ce jour, au nombre de quatre - dont, par exemple, une ferme reconvertie en lieu d'accompagnement pour les femmes en fin de peine de prison, non loin de Bayonne. Objectif : récolter « 100.000 euros en 2021, le double en 2022 et 300.000 euros en 2023 », précise Maud Sarda.

Basile Dekonink

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