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Elon Musk annonce porter plainte contre la principale organisation de lutte contre l’antisémitisme aux Etats-Unis

L’Anti-Defamation League estime de longue date que les messages antisémites sont peu et mal modérés sur Twitter, ce que réfute le multimilliardaire.

Le Monde

Publié le 05 septembre 2023 à 12h06, modifié le 05 septembre 2023 à 18h40

Temps de Lecture 2 min.

Elon Musk a menacé lundi 4 septembre de porter plainte contre l’Anti-Defamation League (ADL), la principale organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme, arguant que celle-ci est responsable de l’exode des annonceurs qui touche Twitter depuis qu’il a racheté le réseau social. « Pour blanchir le nom de notre plate-forme d’accusations d’antisémitisme, il semble que nous n’ayons pas d’autre choix que de porter plainte en diffamation contre l’ADL », a écrit M. Musk sur Twitter, actuellement rebaptisé X.

Pourtant, jeudi, Jonathan Greenblatt, le directeur de l’ADL, assurait avoir eu la veille une discussion « franche et constructive » avec Linda Yaccarino, la directrice générale de Twitter nommée par Elon Musk. « J’ai apprécié que [Mme Yaccarino] me contacte et j’espère que le service va s’améliorer. L’ADL est prête à accorder son crédit à Mme Yaccarino et M. Musk si les choses s’améliorent, et se réservent le droit de les mettre en cause tant que ce n’est pas le cas. » L’ADL estime de longue date que les messages antisémites sont peu et mal modérés sur Twitter : en 2016, soit bien avant la prise de contrôle par M. Musk, l’organisation avait ainsi réalisé un « testing » le démontrant – comme l’avait fait, en France, l’Union des étudiants juifs de France. En début d’année, elle a publié un nouveau rapport montrant que moins d’un tiers des messages signalés pour antisémitisme étaient modérés.

Campagne contre l’ADL

Le message publié la semaine dernière par M. Greenblatt a valu à ce dernier de multiples insultes et menaces. Plusieurs figures de l’extrême droite américaine – dont certains, comme le militant suprémaciste Nick Fuentes, ont longtemps été bannis de Twitter avant que M. Musk rétablisse leurs comptes – ont lancé le mot-clé « #bantheADL » : « Interdisez l’ADL ». M. Musk en personne a répondu et « liké » plusieurs messages de cette campagne anti-ADL publiés par Keith Woods, un youtubeur antisémite proche du militant suprémaciste Richard Spencer.

« L’ADL a tenté d’étrangler X/Twitter », a-t-il écrit en réponse à M. Woods vendredi. Trois jours plus tard, il affirmait « être pour la liberté d’expression mais contre l’antisémitisme sous toutes ses formes », avant d’accuser à nouveau l’ADL de « tenter de tuer cette plate-forme en l’accusant faussement, et moi avec, d’être antisémites ». « Nos revenus publicitaires aux Etats-Unis sont toujours en baisse de 60 %, principalement à cause de la pression que l’ADL met à nos annonceurs », a-t-il poursuivi.

Les raisons de la chute des revenus publicitaires de Twitter, qui s’est du reste produite plusieurs mois avant la publication du rapport de l’ADL en début d’année, sont pourtant claires : depuis son rachat par Elon Musk, de nombreux « grands comptes » – les annonceurs ayant les budgets les plus importants – ont déserté la plate-forme, effrayés par le relâchement des règles de modération, les déclarations fantasques de M. Musk et, plus prosaïquement, par l’accent mis sur le service d’abonnement Twitter Blue, au détriment du développement de la publicité sur la plate-forme.

L’ADL n’est pas la seule ONG réputée à être la cible de menaces de procès du multimilliardaire : en août, Twitter a porté plainte contre le Center for Countering Digital Hate (CCDH), après la publication d’un rapport montrant que les messages des abonnés à Twitter Blue ne sont quasi jamais modérés, même quand ils enfreignent clairement les règles de la plate-forme ou la loi.

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