Au CES, Eyelights en met plein la vue avec son pare-brise en réalité augmentée

Au CES, Eyelights en met plein la vue avec son pare-brise en réalité augmentée La start-up française présente sur le stand de Business France une démonstration de conduite assistée par réalité augmentée.

Pour cette édition 2022 du Consumer Electronics Show, à Las Vegas, qui démarre ce 5 janvier, la start-up toulousaine de réalité augmentée Eyelights met plein phare sur le thème de la sécurité routière. Elle propose aux visiteurs de s'installer dans une Mercedes classe B pour expérimenter la projection en réalité augmentée sur le pare-brise afin de visualiser les informations d'aide à la conduite relatives à la navigation, aux bonnes distances de sécurité, ou aux présences de cyclistes et piétons dans les angles morts. "Selon les statistiques d'accidentologie de l'OMS, un accident sur deux est lié à l'usage du mobile au volant. La réalité augmentée permet d'amener les informations utiles à la conduite dans le champ de vision, pour ne pas distraire le conducteur, et économise ainsi des secondes de temps de réaction en cas de problème", met en avant Romain Duflot, fondateur et CEO d'Eyelight.

Pour développer cette conduite par réalité augmentée, Eyelights s'appuie sur l'ensemble des capteurs du véhicule. Cela fait plus d'un an et demi que ses équipes, composées d'une vingtaine de personnes, travaillent sur ce projet. L'accent a été mis sur les performances optiques et sur le volume d'intégration dans le tableau de bord, pour que le système soit le plus petit possible. "Il s'agit d'un grand écran de réalité augmentée, et on projette une image sur un écran virtuel qui fait l'équivalent de 14 mètres de diagonale", précise Romain Duflot, qui utilise avec ses équipes une technologie de polarisation.  

Réaliser ce travail sur un pare-brise a été un challenge de co-création. Eyelights s'est notamment associé au fabricant et fournisseur de vitrages automobiles AGC pour établir un standard industriel de pare-brise en réalité augmentée. "La grande nouveauté pour nous a été le développement d'un software de traitement et d'analyse d'image par ordinateur, la computer vision", indique Romain Duflot. Cette technologie lui permet par exemple de positionner la flèche du GPS au bon endroit sur la route pour que l'information de guidage fournie au conducteur soit plus précise.

L'AR comme interface homme-machine

Le pare-brise est pour Eyelights une continuité de son activité : la start-up a débuté en adaptant la technologie utilisée par les pilotes de chasse dans la mobilité pour la démocratiser. D'abord dans un device d'affichage dans les casques de moto, dont plus de 15 000 dispositifs ont été commercialisés en trois ans. Quelques semaines avant le CES, c'est un pare-brise de scooter en réalité augmenté que la jeune pousse a présenté.

"L'un des freins à l'adoption des technologies de conduite semi-autonome, c'est qu'aujourd'hui on ne sait pas ce que fait le véhicule. L'affichage sur le pare-brise permet de mieux transcrire ce que fait la machine et d'avoir une meilleure synergie entre l'automobile et l'interface humaine", estime Romain Duflot. Pour lui, la réalité augmentée va s'affirmer comme une interface homme-machine pendant la conduite, et permettre de nouveaux usages en "réduisant le mal des transports, puisque les utilisateurs auront toujours la ligne d'horizon sous les yeux en même temps que d'autres données".

Le pare-brise connecté en réalité augmentée marque une nouvelle étape pour Eyelights, qui passe d'un modèle de commercialisation en BtoC à des co-développements en BtoB. Dans l'automobile, "les étapes de certification sont plus longues". La start-up collabore dès à présent avec un constructeur automobile français. Son nom est encore confidentiel, "ces projets représentant un avantage concurrentiel sur le marché", souligne Romain Duflot. Le développement de nouveaux véhicules prenant "deux à trois ans", il faudra encore quelques années avant que les automobilistes voient les premiers modèles équipés de réalité augmentée sur les routes.