C’est une nouvelle étape dans l’effort pour réduire les campagnes d’influence politique menées depuis l’étranger, dans le sillage des enquêtes sur les tentatives russes d’ingérence dans la campagne présidentielle américaine de 2016. Après avoir interdit les publicités politiques en 2019, le réseau social Twitter annonce jeudi 6 août qu’il va désormais signaler et réduire la portée des comptes des médias contrôlés financièrement et éditorialement par un Etat.
« Nous pensons que les gens ont le droit de savoir quand le compte d’un média est affilié directement ou indirectement à un acteur étatique », a fait savoir la plate-forme, qui inclura dans cette nouvelle règle les rédacteurs en chef et journalistes proéminents de ces médias. Les comptes ainsi étiquetés ne seront plus mis en avant par ses algorithmes dans les espaces de recommandation aux utilisateurs.
Les médias financés par les institutions étatiques mais jouissant d’une « indépendance éditoriale », comme la BBC ou NPR (National Public Radio, un média américain), ne seront pas concernés, précise Twitter. En France, les médias RT (pour Russia Today) et Sputnik ont été marqués comme affiliés à l’Etat russe, soupçonnés d’être des instruments d’influence téléguidé par le Kremlin.
Craintes de nouvelles ingérences
Par ailleurs, les comptes des principaux responsables gouvernementaux, y compris les ministres des affaires étrangères, les entités institutionnelles, les ambassadeurs, les porte-parole officiels et les principaux chefs diplomatiques, seront également concernés par les signalements, en commençant par ceux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, France, Russie, Royaume-Uni et Etats-Unis), mais sans restreindre leur portée dans les algorithmes de recommandation de la plate-forme.
Après les opérations de manipulation lors des élections de 2016, principalement orchestrées depuis la Russie, les réseaux sociaux ont réagi avec un arsenal de mesures déployées graduellement depuis 2018 pour lutter contre les faux comptes et la désinformation, notamment répandus par des entités étrangères. Facebook a ainsi pris, début juin, des mesures similaires à Twitter en marquant comme tels les comptes des médias contrôlés par des Etats et en leur interdisant de poster des publicités.
Contribuer
Réutiliser ce contenu