EXCLUSIF. M6 : Nicolas de Tavernost gagne son duel contre Xavier Niel

L’Arcom ne bouleverse pas le paysage audiovisuel français. Elle entame des discussions avec le groupe M6 pour le renouvellement de sa fréquence.

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Nicolas de Tavernost, président du directoire de groupe M6, et Xavier Niel, fondateur d'Iliad-Free.
Nicolas de Tavernost, président du directoire de groupe M6, et Xavier Niel, fondateur d'Iliad-Free. © AFP

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Il n'y aura pas de big bang télévisuel. Six mois après l'abandon du projet de fusion entre les groupes TF1 et M6, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex-CSA) a choisi d'entamer des discussions avec M6 pour le renouvellement de sa fréquence hertzienne, le canal 6. Réunis en assemblée plénière ce mercredi, les neuf membres de l'institution ont préféré le projet présenté par Nicolas de Tavernost, président du directoire de groupe M6, plutôt que celui porté par NJJ5523 et Xavier Niel, fondateur d'Iliad-Free. TF1 va par ailleurs conserver la fréquence 1, sans surprise, car la société présidée par Rodolphe Belmer était la seule à avoir répondu à l'appel à candidatures.

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Dans un communiqué, l'Arcom dit avoir « déclaré recevables les trois candidatures reçues » et « sélectionné, à titre de mesure préparatoire », les projets TF1 (société Télévision française 1) et M6 (société Métropole Télévision), « après un examen comparé des dossiers de candidature et l'audition publique, le 15 février 2023, des trois candidats ». L'Autorité dit avoir notamment pris en considération l'intérêt pour le public et l'expérience acquise dans les activités de communication.

Une défaite pour Xavier Niel

C'est donc une défaite pour le « pirate » Xavier Niel. Il espérait bousculer l'ordre établi, comme il l'avait fait il y a une dizaine d'années en obtenant une licence d'opérateur mobile avec Free face à Orange, SFR et Bouygues Telecom. Il y a fort à parier qu'il fera appel du choix de l'Arcom devant le Conseil d'État, lui qui a récemment dénoncé « un côté rond de serviette automatique pour le renouvellement des chaînes ». Xavier Niel a exprimé sa déception en publiant deux photos d'un adolescent en pleurs sur Twitter.

Nicolas de Tavernost, patron indéboulonnable de M6 depuis 36 ans, peut savourer sa victoire. Lui et ses équipes vont pouvoir négocier les nouveaux termes de la convention de diffusion avec l'Arcom, qui devrait être signée d'ici la fin avril 2023. Il était apparu le plus combatif lors de son oral au 17e étage du siège de l'Arcom, le 15 février dernier, n'hésitant pas à critiquer Free et Xavier Niel, fondateur et actionnaire avec Pascal Houzelot de feu la chaîne Numéro 23, rapidement revendue à Altice et devenue RMC Story : « Les promesses ont été tenues. Vous me direz, c'est normal ; oui, mais c'est rare. J'en ai entendu des promesses en trente-six ans : elle est où la chaîne Numéro 23, chantre de la diversité, et pourtant pourvue de parrains très riches ? »

À LIRE AUSSI M6 : pourquoi le match Nicolas de Tavernost-Xavier Niel semblait déjà plié

Ce choix de l'Arcom montre qu'elle n'a pas voulu parier sur un projet différent de l'existant et s'aventurer sur le terrain d'un risque social, le groupe M6 employant environ 2 500 personnes. Le risque d'un écran noir entre le 5 mai 2023 et le 19 septembre, avant l'arrivée de la Six façonnée par Xavier Niel, a également été déterminant. Le fondateur de Free avait proposé que M6 soit diffusée sur le canal 9 de W9, tout en expliquant que les délais de l'Arcom étaient trop courts pour avoir une nouvelle chaîne Six pleinement opérationnelle dès le 5 mai. Il s'était dit mieux-disant sur le plan culturel avec des promesses d'investissements élevés dans la création et « une grande ambition pour l'information ».

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Commentaires (14)

  • Jemini

    Nombreuses condamnations de free par la CNIL, la dgccrf et de nombreux tribunaux dans sa gestion de la relation client…

  • neyam

    Agence indépendante? Ou succursale de notre ministre de la culturexqui apparemment n'aime pas les milliardaires qui savent faire du bénéfice dans l'audiovisuel.

  • Mike Spencer

    Comme quoi, il y a encore du bon sens à l’Arcom.
    Quand j’entends Niel parler de « Mieux disant culturel », de la part de quelqu’un qui a fait sa pelote avec le Minitel rose, j’hésite entre rire et mourir de rire.