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Une action en justice pourrait bloquer l’accès aux plus importants sites pornographiques

Un référé lancé par deux associations cible les fournisseurs d’accès à Internet français, en leur demandant de bloquer neuf des plus gros sites de vidéos pornos, au motif qu’il est trop facile pour les mineurs de les consulter.

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Publié le 04 septembre 2021 à 11h00

Temps de Lecture 5 min.

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Un panneau Pornhub à Las Vegas, Nevada, en 2017.

Pornhub, Xhamster, Xvideos, YouPorn, RedTube… Autant de sites pornos qui pourraient devenir très prochainement inaccessibles en France. Deux associations, e-Enfance et La Voix de l’enfant, ont intenté fin juillet une action en référé devant le tribunal de grande instance de Paris, qui tranchera jeudi 9 septembre. La requête cible l’intégralité des fournisseurs d’accès français, à qui il est demandé de bloquer l’accès à neuf des plus importants sites pornographiques mondiaux, au motif que ces derniers ne protègent pas assez les mineurs de l’accès à leurs contenus.

Les sites pornographiques enregistrent des centaines de millions de visites chaque jour. PornHub, le leader mondial, revendique ainsi 130 millions d’utilisateurs quotidiens. Parmi eux, combien sont mineurs ? Impossible de le dire précisément. Mais, en 2018, une enquête de l’institut OpinionWay pour le quotidien 20 Minutes, révélait qu’un enfant français de 12 ans sur trois déclarait avoir déjà été exposé à de la pornographie en ligne. Une enquête IFOP de 2017 indiquait que 63 % des jeunes hommes de 13 à 17 ans (37 % des jeunes femmes) avaient déjà surfé sur un site porno, 20 points de plus qu’en 2013.

L’accès précoce à Internet via les smartphones rend la pornographie disponible en quelques clics, jusque dans les cours de récréation. Ce d’autant qu’aucun contrôle réel n’est pratiqué par les sites pornos, qui se contentent en général d’une fenêtre demandant au visiteur de certifier qu’il a plus de 18 ans. Les professionnels de santé alertent depuis longtemps sur les dangers de la consommation précoce de contenus pornographiques, à l’instar du professeur de gynécologie strasbourgeois Israël Nisand, qui constate l’impact négatif de cette surexposition sur la construction de la sexualité : « Les contenus pornographiques créent à la fois un choc, un trauma et une excitation chez les jeunes. On leur donne du prêt à fantasmer basé sur des images dégradantes et transgressives, qui vont toujours plus loin. » Cette surconsommation de porno chez de jeunes adolescents « dégrade la construction de leur fantasmagorie sexuelle », mais aussi « l’image des femmes, réduites à des objets, dont on ignore le consentement ».

Cascades de sociétés

La question n’est pas nouvelle. En novembre 2019, Emmanuel Macron avait évoqué le phénomène en marge d’un discours pour le 30e anniversaire de la signature de la Convention internationale des droits de l’enfant : « La responsabilité et les sanctions des sites pornographiques qui permettent aux mineurs d’accéder à leur contenu doivent aussi être renforcées », avait promis le chef de l’Etat. Suivant cette volonté, un article de la loi du 30 juillet 2020 sur les violences conjugales prévoyait de rendre illégal le conditionnement à l’accès d’un site pornographique à une simple déclaration affirmant qu’on a plus de 18 ans. Elle donnait au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) le pouvoir de mettre en demeure des sites qui n’auraient pas renforcé leur sécurité d’accès. Au CSA, on explique avoir déjà engagé, au printemps 2021, « une instruction » ciblant plusieurs opérateurs de sites pornographiques. Mais l’institution reste « en attente de la publication du décret » d’application de la loi avant de mettre en demeure ces plates-formes.

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