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EDF : « Le cauchemar du nucléaire continue »

L’énergéticien français annonce de nouveaux retards sur son chantier britannique d’Hinkley Point, avec une aggravation supplémentaire de la facture. Cela ne lui permettra pas de participer beaucoup à la renaissance mondiale de l’électricité nucléaire, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 24 janvier 2024 à 10h47 Temps de Lecture 2 min.

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Le chantier EDF d’Hinkley Point, le 15 décembre 2023.

Chez EDF, comme chez tous les partisans de l’énergie nucléaire, on peut choisir son information ce mercredi 24 janvier matin, entre celle qui remonte le moral et celle qui le plombe un peu plus.

Côté pile, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) se montre très optimiste sur le déploiement de l’électricité nucléaire dans le monde. Elle prévoit désormais une augmentation des capacités de 70 gigawatts d’ici à 2025, soit une hausse de 3 % en 2024 et en 2025, puis de 1,5 % en 2026. Trois pays participent à cette embellie : la Chine, l’Inde, mais aussi la France, dont les installations tournent enfin à plein, après une année 2023 particulièrement pénible. Ajoutée au fort développement des énergies renouvelables, qui devraient dépasser le charbon d’ici un an en production d’électrons, la part des énergies fossiles devrait baisser en 2026, à 54 % de l’électricité produite dans le monde. L’horizon s’éclaircit donc pour le nucléaire.

Coté face, une information beaucoup moins réjouissante. EDF a annoncé, mardi 23 janvier, des problèmes sur son chantier britannique maudit d’Hinkley Point. Pour la cinquième fois, l’électricien annonce de nouveaux retards et, en conséquence, une aggravation supplémentaire de la facture. Le premier des deux réacteurs, de type EPR, de la centrale ne devrait finalement entrer en fonction qu’en 2029 au plus tôt, et, plus vraisemblablement, en 2030, voire 2031. Un retard provoqué par des travaux de montages électromécaniques plus longs que prévu. Si les prévisions sont encore d’une quelconque utilité.

Dette colossale

La facture finale de ce chantier pharaonique devrait, de ce fait, se monter à 34 milliards de livres sterling en valeur 2015, soit, selon le Financial Times, près de 46 milliards de livres sterling (plus de 53 milliards d’euros). C’est à peu près la somme annoncée par EDF pour produire les six réacteurs français d’ici à 2035. Il faudra que la courbe d’expérience soit spectaculaire pour que l’électricien français puisse produire trois fois plus du même produit en deux fois moins de temps pour le même prix. Le cauchemar du nucléaire continue donc.

Cette annonce n’est bonne ni pour EDF, ni pour l’Etat, ni pour le consommateur. Ce dernier, qui va goûter à l’augmentation de 10 % de sa facture d’ici quelques semaines, va encore payer longtemps l’apprentissage d’EDF dans la technologie EPR. Le prix de référence du nucléaire, négocié par l’électricien avec sa tutelle, en novembre 2023, est jugé très avantageux par beaucoup d’observateurs, puisqu’il va au-delà du coût du parc historique et est destiné à financer les investissements futurs. Et aussi à résorber la dette colossale de l’opérateur, qui, pour l’instant, est le seul à supporter les surcoûts extravagants du chantier britannique, le partenaire chinois s’étant retiré du financement.

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