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L’influenceuse Nabilla paie 20 000 euros d’amende pour « pratiques commerciales trompeuses » sur Snapchat

En 2018, la vedette de téléréalité avait fait la promotion de services boursiers sur le réseau social sans mentionner qu’elle était rémunérée pour cela.

Le Monde avec AFP

Publié le 28 juillet 2021 à 13h23, modifié le 29 juillet 2021 à 06h00

Temps de Lecture 3 min.

Nabilla Benattia, le 22 mai 2019, à Cannes.

Vingt mille euros d’amende et un mea-culpa : l’ancienne vedette de téléréalité Nabilla Benattia-Vergara a accepté de payer une amende après avoir été épinglée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour avoir fait la promotion de services boursiers sans mentionner qu’elle était rémunérée. Une pratique loin d’être marginale chez les influenceurs.

Dans une story sur le réseau social Snapchat, la vedette de téléréalité mettait en avant la gratuité d’un service proposé par un site boursier et des perspectives de gains importants, ce que la DGCCRF a assimilé à des « pratiques commerciales trompeuses », selon un communiqué de la répression des fraudes publié mercredi. En 2018, l’ex-star des « Anges de la téléréalité » s’était déjà montrée particulièrement enthousiaste pour le bitcoin. Cette « monnaie du futur » est « grave en train de se développer », lançait-elle dans une vidéo. Ce qui lui avait déjà valu une mise en garde de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés Les influenceurs changent la face du marketing

Lutte contre les publicités déguisées

« Je ne suis pas au-dessus des lois et j’assume les conséquences de mes actes », a réagi, mercredi, l’influenceuse sur Twitter, déclarant qu’elle espérait que « cet accord permettra d’éveiller les consciences » et la nécessité d’encadrer l’activité d’influenceur, un métier « nouveau » et « sans réglementation stricte ».

Contrairement à ses dires, la réglementation, pourtant, est bien claire : « Le défaut d’indication du caractère publicitaire de sa publication (par un logo ou une mention orale ou écrite, par exemple) constitue une pratique commerciale trompeuse à l’encontre de ses abonnés, qui peuvent croire à tort que la promotion de l’influenceuse résulte d’une expérience personnelle positive désintéressée », souligne la DGCCRF.

« Les influenceurs doivent informer leur communauté quand ils sont rémunérés pour faire la promotion de produits », a d’ailleurs rappelé sur Twitter le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui a aussi appelé à signaler auprès de la DGCCRF les « comportements trompeurs » et « publicités déguisées ».

D’autres enquêtes en cours

L’amende transactionnelle, qui prend en compte le bénéfice tiré de cette opération, a été « proposée et acceptée » par Mme Benattia-Vergara, avec l’accord du procureur de Paris, à l’issue d’investigations menées par le service national des enquêtes de la DGCCRF.

La direction, qui dépend du ministère de l’économie, souligne que d’autres enquêtes sont en cours dans ce domaine, alors que les marques sont de plus en plus nombreuses à solliciter des influenceurs sur les réseaux sociaux pour faire la promotion de leurs produits ou de leurs services. Bruno Le Maire avait déjà appelé les créateurs de contenus à prendre « leurs responsabilités », dans une vidéo publiée sur Twitter en avril.

« Les publications des influenceurs sur les réseaux sociaux sont (…) susceptibles d’avoir une incidence significative sur le comportement économique des personnes qui les suivent et ne doivent donc pas tromper les consommateurs », insiste pour sa part la DGCCRF dans son communiqué.

Le « dropshipping » en ligne de mire

En ligne de mire de la DGCCRF, au-delà de ce qui est reproché ici à Mme Benattia-Vergara : le « dropshipping ». Une pratique courante chez les influenceurs, qui consiste à mettre en relation une marque ou un fournisseur avec un consommateur et à toucher une commission au passage – la plupart du temps sans indiquer au consommateur ce lien d’intérêt. L’influenceur-vendeur ne possède donc pas de stock, il est un simple intermédiaire et peut augmenter sa marge comme il le souhaite.

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Le dropshipping est « une technique de vente comme une autre », tout à fait légale, explique l’avocat spécialiste du numérique Gérard Haas. « Ce qui est condamnable, c’est de diffuser de fausses informations ou des informations de nature à induire en erreur, poursuit-il. Beaucoup d’arnaques ont été mises en place avec des influenceurs vantant des produits avec des qualités qui ne sont pas vraies. »

L’association de défense des consommateurs UFC-Que choisir détaillait dans une enquête publiée en juin les « dérives » du commerce d’influence, « dont il faut se méfier ». En plus des sites de dropshipping et des partenariats cachés des influenceurs, l’association mentionne des cas d’allégations mensongères avec des produits miracles comme une crème censée « donner du volume aux hanches », sans aucun effet, voire des produits « dangereux » ou « illégaux », comme des masques anti-Covid-19 parés du monogramme Louis Vuitton.

Afin de se protéger au maximum, l’UFC-Que choisir recommande de « faire preuve de bon sens avant de succomber aux arguments des influenceurs ». « Vérifiez la renommée du site et la qualité réelle des articles », ajoute l’association, en conseillant de consulter des avis de consommateurs ou d’utiliser des sites comme AntiDrop et Captain Drop, qui permettent d’évaluer les risques que le webmarchand pratique le dropshipping.

Le Monde avec AFP

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