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Foxconn rachète une usine automobile aux Etats-Unis

L'usine automobile de Lordstown, dans l'Ohio.

L'usine automobile de Lordstown, dans l'Ohio. - Lordstown

Le géant taïwanais Foxconn a racheté l'usine d'assemblage de la start-up Lordstown Motors située dans l'Ohio.

A court d'argent pour produire son pick-up électrique, l'américain Lordstown Motors a annoncé la vente de son usine d'assemblage dans l'Ohio au géant taïwanais de l'électronique Foxconn. La transaction représente un montant de 230 millions de dollars, a précisé Lordstown Motors dans un communiqué.

Les ambitions dans l'automobile du fabricant de l'iPhone

Grâce à cette opération, Foxconn va prendre possession des quelque 576.000 m2 de ce complexe industriel qui appartenait autrefois à General Motors avec une capactité de production de 400.000 véhicules par an, à l'exception de certains actifs de l'usine, dont la ligne de montage des moteurs.

Foxconn, notamment connu pour fabriquer les iPhone d'Apple, va par ailleurs investir 50 millions de dollars dans la start-up américaine via l'achat d'actions. L'entreprise, basée à Taipei, s'est aussi engagée à employer des salariés de Lordstown dans les services de production et d'exploitation.

Cette opération a pour "but d'avancer dans notre objectif d'établir une usine de production de véhicules électriques en Amérique du Nord", a déclaré le président de Foxconn, Young Liu, après avoir présenté fin 2020 un plan ambitieux pour s'imposer comme un leader mondial de la voiture électrique, et un partenariat plus récemment avec Stellantis.

Du Wisconsin à l'Ohio?

Aux Etats-Unis, Foxconn envisageait de produire localement des voitures dans ses unités d'assemblage de produits électroniques du Wisconsin, inaugurées par Donald Trump en 2018. Mais l'investissement initial de 10 milliards de dollars a été réduit à 673 millions de dollars, a-t-on appris au mois d'avril dernier.

Dans le cadre de l'accord conclu avec Lordstown, l'entreprise taïwanaise va notamment l'aider à fabriquer son pick-up baptisé "Endurance" que le groupe espère pouvoir produire en grande quantité et commercialiser dans les prochains mois.

Assemblage de véhicules pour Fisker

Foxconn entend également développer dans l'usine de l'Ohio des véhicules pour Fisker, un autre spécialiste des véhicules électriques avec qui le groupe collabore.

De son côté, Lordstown fait face à de nombreuses difficultés opérationnelles. En juin, la start-up avait admis manquer d'argent pour développer le modèle Endurance, une annonce suivie quelques jours plus tard par les départs de son patron et de son directeur financier. L'entreprise avait aussi reconnu avoir fait des déclarations "inexactes" sur certaines précommandes.

Pour Daniel Ninivaggi, directeur général de Lordstown depuis août, le partenariat avec le groupe taïwanais va permettre à son entreprise de "bénéficier de la vaste expertise industrielle de Foxconn et d'une chaîne logistique rentable tout en offrant à Lordstown la possibilité de se consacrer à la mise sur le marché d'Endurance, au développement de services pour nos clients et à la conception de nouveaux modèles innovants".

Dans une communication séparée, Lordstown a annoncé jeudi prévoir la construction cette année et en début d'année prochaine d'un nombre limité de véhicules qui seront soumis à des tests de validation et de vérification et chercheront à obtenir une autorisation règlementaire. L'entreprise a aussi indiqué disposer fin septembre d'un solde de trésorerie compris entre 210 et 240 millions de dollars. A Wall Street, le titre de Lordstown grimpait de plus de 4% vers 9h35 GMT dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet avec AFP Journaliste BFM Auto