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2 roues

Marc Simoncini lève le voile sur les ambitions mondiales d'Angell Bikes

Marc Simoncini a fondé Angell en 2019

Marc Simoncini a fondé Angell en 2019 - Ludovic MARIN

Angell Bike, le vélo intelligent made in France se prépare à conquérir le monde. Marc Simoncini, le fondateur de la marque, nous dévoile un projet ambitieux et lève le voile sur la prochaine version.

Angell Bike l'un des rares vélos made in France accessible au grand public. Lancé en 2019, ce deux-roues lancé par Marc Simoncini, fondateur de Meetic et membre du fonds d'investissment Daphni, atteint déjà sa période de maturité et déjà, son futur est au programme.

Cet entrepreneur est un passionné de vélo. Il a créé deux marques, Heroin pour les vélos de course sur-mesure, et Angell, un vélo intelligent et léger (moins de 17 kg) à assistance électrique fait pour les déplacements quotidien en ville. Le premier vise un public restreint. La vocation du second est de s'imposer partout dans le monde avec l'ambition de devenir une alternative à la voiture.

"Nous préparons une levée de fonds pour un lancement dans d'autres pays d'Europe", a confié Marc Simoncini lors de l'émission "En route pour demain" sur BFM Business.

Europe, Amérique du Nord et Asie

La petite startup voit grand avec une croissance en plusieurs phases et sur plusieurs années. D'abord l'Europe (Allemagne, Pays Bas, Belgique, Suède, Norvège, Italie et Espagne), puis ensuite ce sera l'Amérique du Nord et l'Asie.

"Ça va demander pas mal d'adaptations parce que dans des pays où il peut faire -20°, la batterie n'a pas le même comportement qu'à Paris. Idem pour des pays comme les Etats-Unis où les gens sont plus grands et qui ont une autre législation comme la vitesse limitée à 45 km/h au lieu de 25 km/h ici. C'est une complexité technologique", explique Marc Simoncini.

Pour ce projet, Angell compte sur son partenaire actionnaire, SEB qui en France assemble les vélos en formant son personnel à cette nouvelle activité. Cette association entre une startup de la tech est un industriel bicentenaire est rare. Le groupe SEB a des usines partout dans le monde. La technologie Angell pourrait ainsi être exportée dans une usine au Vietnam qui produirait pour l'Asie ou au Canada pour le marché américain.

"Nous leur avons permis de se diversifier et en échange, ils nous apportent leur savoir-faire industriel. Sans SEB, nous aurions été incapable d'apporter 165 améliorations sur le processus. Parce qu'au départ, nous avons fait 165 erreurs, il faut le reconnaitre", admet Marc Simoncini.

Un Angell cargo dans deux ans?

L'autre projet d'Angell est la conception d'un nouveau modèle en plus des deux, le sport, léger et rapide, et le cruiser, équipé pour la ville et plus confortable, qui existent déjà.

"Notre mission c'est décarboner les villes. On se focalise pour mettre plus de vélos et moins de voitures thermiques dans les villes. On raisonne en termes de ville et on fait des vélos pour aller travailler".

Le futur Angell sera-t-il un cargo? Marc Simoncini ne le dit pas, mais il ne l'exclut pas non plus. La réponse est certainement dans la question, mais il faudra encore deux ans pour le savoir. En tous les cas, il n'est pas envisageable de faire un vélo moins cher, même pour en vendre plus.

"Faire en France des vélos légers, intelligents, produits en France et pas chers. avec ou sans SEB, c'est impossible!", affirme Marc Simoncini en rappelant que le prix d'un vélo électrique se compare avec celui d'une voiture.

Mais surtout, ce tarif considéré comme élevé, est celui du "made in France". Le modèle sport coûte 2740 euros et le Cruiser est à 2990 euros.

"En le produisant en France, notre cadre coute huit fois plus cher que celui de notre concurrent qui fabrique en Asie. On ne peut même pas répercuter le surcoût sinon il coûterait 8000 euros. Le made in France, est une équation compliquée dans cette industrie".

En deux ans, la petite startup du cycle en a vendu 5000 exemplaires en France.

Pauline Ducamp et Pascal Samama