Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
An Israeli woman uses her iPhone in front of the building housing the Israeli NSO group, on August 28, 2016, in Herzliya, near Tel Aviv. - Apple iPhone owners, earlier in the week, were urged to install a quickly released security update after a sophisticated attack on an Emirati dissident exposed vulnerabilities targeted by cyber arms dealers.
Lookout and Citizen Lab worked with Apple on an iOS patch to defend against what was called
JACK GUEZ / AFP

Du Mexique à l’Inde, en passant par l’Azerbaïdjan, l’obsession de la surveillance des journalistes

Le Monde
Publié le 18 juillet 2021 à 18h00, modifié le 28 juillet 2021 à 11h38

Temps de Lecture 13 min.

Azerbaïdjan, Togo, Bahreïn, Mexique : tous ces utilisateurs de Pegasus, et bien d’autres, ont en commun de viser des journalistes avec le puissant logiciel espion israélien. Depuis des années, des organisations comme Amnesty International et Reporters sans frontières (RSF) dénoncent l’utilisation de logiciels de ce type contre eux.

Les révélations du « Projet Pegasus », basées sur l’analyse d’une liste de plus de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés par des clients de NSO Group pour un éventuel ciblage par le logiciel espion de l’entreprise israélienne, et transmise par Forbidden Stories et Amnesty International à seize rédactions, dont celle du Monde, montrent que l’espionnage des journalistes ne concerne pas que les pays autocratiques, comme l’Azerbaïdjan.

Focus sur les journalistes d’investigation

Des démocraties aussi surveillent des journalistes d’investigation, au Mexique ou en Inde, et même en Europe, en Hongrie. Certains Etats, comme le Maroc, n’hésitent pas non plus à viser des journalistes étrangers. En France, les services marocains se sont ainsi intéressés aux téléphones de journalistes du Monde, de Mediapart, de France Télévisions ou de Radio France, pour ne citer qu’une petite partie des cibles.

Les révélations du « Projet Pegasus » sont les toutes dernières d’une longue liste d’attaques contre des journalistes, commises grâce au logiciel espion de NSO Group. De précédentes enquêtes avaient déjà montré que des dizaines de collaborateurs de la presse mexicaine avaient été espionnés par ce biais. En 2020, des analyses techniques menées par les experts du Citizen Lab de l’université de Toronto, au Canada, montraient ainsi que trente-six journalistes et cadres d’une filiale de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira avaient été attaqués par Pegasus. La même année, Amnesty International démontrait que le téléphone du journaliste marocain Omar Radi avait lui aussi été infecté par le logiciel espion.

Usages interdits mais réguliers

Confrontée à ces usages illégaux de son logiciel, NSO Group a, au fil des années, adopté plusieurs lignes de défense, avançant tout à la fois que chaque client est responsable de la bonne utilisation de son logiciel, et que des procédures rigoureuses de contrôle et d’audit interne étaient conduites pour éviter, notamment, que des journalistes soient ciblés illégalement.

Après l’assassinat du chroniqueur et dissident saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite, à Istanbul, alors que Pegasus était soupçonné d’avoir été utilisé par les autorités du royaume pour traquer ce dernier, le PDG de NSO Group, Shalev Hulio, avait vivement nié toute implication. Un client qui utiliserait Pegasus pour autre chose que la lutte contre le crime et le terrorisme risquerait une « sanction immédiate, décisive et sans compromis » de la part de NSO, affirmait-il. L’analyse des données, partagées par Forbidden Stories et Amnesty International avec les seize médias partenaires du « Projet Pegasus », montre clairement que les exploitations du logiciel espion contre des journalistes ne sont pas des accidents.

Il vous reste 82.46% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.