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L'échantillon d'astéroïde prélevé par Osiris-Rex a atterri aux États-Unis

Le plus gros échantillon d'astéroïde jamais collecté a atterri ce dimanche 24 septembre dans le désert de l'Utah. Il doit permettre de mieux comprendre l'origine du système solaire.

La capsule contenant les échantillons de l'astéroïde Bennu a atterri peu avant 15h TU sur une zone militaire dans le désert de l'Utah.
La capsule contenant les échantillons de l'astéroïde Bennu a atterri peu avant 15h TU sur une zone militaire dans le désert de l'Utah. AP - Keegan Barber
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Sept ans après son décollage vers l'astéroïde Bennu, la sonde Osiris-Rex a rempli une nouvelle étape de sa mission. L'engin de la Nasa a largué la capsule contenant un échantillon de 250 grammes prélevé en 2020 sur l'astéroïde, qui a atterri ce dimanche peu avant 15h TU au terme d'une descente vertigineuse. La chute, observée par des capteurs de l'armée, devait être freinée par deux parachutes successifs. Le parachute principal s'est toutefois déployé plus haut que prévu, et la capsule a atterri légèrement plus tôt qu'anticipé, a annoncé un commentateur de l'agence spatiale américaine sur son direct vidéo. Durant les 13 dernières minutes, cette capsule a traversé l'atmosphère. Elle y est entrée à plus de 44 000 km/h, avec une température montant jusqu'à 2 700°C.

Une fois la capsule au sol, une équipe équipée de gants et de masques devait s'assurer de son état, avant de la placer dans un filet, ensuite soulevé par un hélicoptère et emporté jusqu'à une « salle blanche » temporaire. La capsule doit être exposée le moins longtemps possible au sable du désert américain, afin d'éviter toute contamination de l'échantillon qui pourrait fausser les analyses ultérieures. Lundi, celui-ci sera envoyé par avion vers le centre spatial Johnson à Houston, au Texas. C'est là que la boîte sera ouverte, dans une autre salle hermétique. Le processus prendra des jours. La Nasa prévoit une conférence de presse le 11 octobre pour dévoiler de premiers résultats.

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« Le retour de cet échantillon est vraiment historique », avait déclaré à l'AFP Amy Simon, scientifique à la Nasa, avant l'atterrissage. Il s'agit du « plus gros échantillon que nous rapportons depuis les roches lunaires » du programme Apollo, conclu en 1972. Il doit « nous aider à mieux comprendre les types d'astéroïdes qui pourraient menacer la Terre », et éclairer « le tout début de l'histoire de notre système solaire », a souligné le patron de l'agence spatiale, Bill Nelson.

La majorité de l'échantillon sera conservée pour être étudiée par des générations futures. Environ 25% seront immédiatement utilisés pour des expériences, et une petite partie sera partagée avec le Japon et le Canada, partenaires. Le Japon avait lui-même donné à la Nasa quelques grains de l'astéroïde Ryugu, dont il avait rapporté 5,4 grammes en 2020, lors de la mission Hayabusa-2. En 2010, il avait rapporté une quantité microscopique d'un autre astéroïde. Cette fois, l'échantillon de Bennu est « bien plus gros, donc nous allons pouvoir faire bien plus d'analyses », a souligné Amy Simon.

Les astéroïdes sont composés des matériaux originels du système solaire, il y a 4,5 milliards d'années. Contrairement à la Terre, ils sont restés intacts. Ils détiennent donc « des indices sur la façon dont le système solaire s'est formé et a évolué », a déclaré lors d'une conférence de presse Melissa Morris, responsable du programme Osiris-Rex à la Nasa. « C'est l'histoire de notre propre origine ». En frappant notre planète, « nous pensons que les astéroïdes et les comètes ont apporté de la matière organique, potentiellement de l'eau, ayant aidé la vie à se développer sur Terre », a expliqué Amy Simon.

Les scientifiques pensent que Bennu (500 mètres de diamètre) est riche en carbone, et contient des molécules d'eau enfermées dans des minéraux. L'astéroïde a aussi surpris les scientifiques : sa surface s'était révélée moins dense que prévu durant la collecte de l'échantillon. Or mieux comprendre sa composition pourrait se révéler utile à l'avenir.

Sitôt sa cargaison larguée, la sonde Osiris-Rex a quant à elle poursuivi sa mission. Elle s'est mise en route pour rendre visite à un autre astéroïde.

(Avec AFP)

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