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La Chine affiche une inflation inférieure à 1 %

Contrairement aux pays occidentaux, la Chine semble préservée de la flambée des prix à la consommation. Mais cela témoigne aussi du manque de robustesse de la croissance, avertissent les économistes.

En Chine, la viande de porc, de loin la plus consommée, a vu son prix bondir de 9,6 % en mars.
En Chine, la viande de porc, de loin la plus consommée, a vu son prix bondir de 9,6 % en mars. (CFOTO/Sipa USA/SIPA)

Par Les Echos

Publié le 11 avr. 2023 à 06:57Mis à jour le 11 avr. 2023 à 16:28

La poussée inflationniste contre laquelle luttent les pays occidentaux depuis un an semble épargner la Chine. En mars, l'indice des prix à la consommation dans le pays, principale jauge de l'inflation, s'est inscrit en hausse de 0,7 % seulement sur un an, contre 1 % un mois plus tôt, annonce, ce mardi, le Bureau national des statistiques (BNS).

Les économistes anticipaient un rythme plus rapide (+2 %), dans un contexte de reprise de l'activité en Chine depuis la levée, fin 2022, des restrictions sanitaires contre le Covid . Mais au contraire, l'inflation marque le pas. A titre de comparaison, elle s'affichait encore en hausse de 5,6 % en mars sur un an en France et de 5 % en février aux Etats-Unis.

Hausse des prix alimentaires

Dans le détail, l'alimentaire a tiré les prix vers le haut le mois dernier en Chine, en particulier les fruits frais (+11,5 % sur un an) et la viande de porc, de loin la plus consommée dans le pays (+9,6 %). En revanche, le prix des carburants pour le transport a baissé de 6,4 %.

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Pékin vise, pour 2023, une inflation moyenne de 3 %, sur fond de flambée des cours mondiaux des matières premières et de l'alimentaire. Mais depuis l'invasion russe de l'Ukraine, et contrairement aux Occidentaux, la Chine semble relativement épargnée par ces hausses.

Vers une baisse des taux

La nouvelle n'est pas pour autant rassurante. « La reprise est en bonne voie mais elle n'est pas assez robuste pour pousser les prix à la hausse », décrypte ce mardi l'économiste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management.

Signe particulièrement inquiétant, selon les économistes, l'indice des prix à la production, qui mesure le coût des marchandises sorties d'usines et donne un aperçu de la santé de l'économie, a encore décéléré en mars (-2,5 %), et ce, pour le sixième mois consécutif. Il s'agit de son rythme le plus faible depuis juin 2020. Des prix à la production dans le rouge sont synonymes d'une faible demande et de marges réduites pour les entreprises.

Un mauvais signal pour Pékin qui vise cette année un objectif de 5 % de croissance, après une hausse du PIB de seulement 3 % en 2022. Début mars, le gouvernement avait indiqué qu' il comptait particulièrement sur la demande intérieure pour atteindre cet objectif, en raison d'un contexte international dégradé. Le Premier ministre chinois, Li Qiang, avait admis qu'il pourrait être difficile à atteindre.

« Cette baisse de l'inflation en Chine, au moment où la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis touche à sa fin, renforce la probabilité d'une baisse des taux pour stimuler l'économie », prédit Zhiwei Zhang.

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