102 minutes par jour en Chine, 82 au Brésil, 73 au Royaume-Uni, 65 au Canada, 62 en France et 55 seulement aux États-Unis… C’est le temps gagné dans chaque pays par les télétravailleurs qui, durant la pandémie, n’ont plus eu à effectuer de trajets entre leur domicile et leur lieu de travail, selon les calculs du National Bureau of Economic Research, un organisme à but non lucratif basé à Cambridge, dans le Massachusetts, qui consacre principalement ses travaux à l’économie américaine.

L’équipe internationale d’économistes réunie pour l’occasion s’est appuyée sur deux enquêtes menées auprès de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs répartis dans vingt-sept pays. “Les chercheurs estiment que le travail à domicile a permis d’économiser environ deux heures de temps de trajet par travailleur et par semaine. Un gain destiné à se réduire de moitié après la fin de la pandémie étant donné les plans élaborés par les entreprises pour ramener le personnel au bureau”, résume Bloomberg.

Et qu’ont fait les salariés de ce gain de temps ? Réponse des chercheurs : 40 % des sondés ont utilisé les heures gagnés pour travailler davantage pour leur employeur principal ou pour un second job. Un tiers d’entre eux a consacré ce temps à des activités de loisirs ou pour faire du sport et environ 11 % en ont profité pour mieux s’occuper de leurs enfants. Au final, il semblerait donc que les entreprises soient largement gagnantes.

Par ailleurs, les chercheurs soulignent les nombreuses répercussions positives du travail à distance à la fois pour les travailleurs et pour l’ensemble de la société. “Plus de travail à domicile signifie par exemple une pression moindre sur les systèmes de transport et moins d’engorgements aux heures de pointe.”

Reste que si le télétravail permet en principe un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, il apparaît que les journées de travail sont en réalité plus longues à la maison qu’au bureau.