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Le hackeur franco-israélien Ulcan condamné à deux ans et demi de prison

Un mandat d’arrêt a également été émis à l’encontre de cet homme de 39 ans installé en Israël.

Le Monde avec AFP

Publié le 11 janvier 2022 à 17h06, modifié le 12 janvier 2022 à 02h14

Temps de Lecture 3 min.

Le hackeur franco-israélien Ulcan a été condamné mardi 11 janvier à deux ans et demi d’emprisonnement, pour une série de « canulars » téléphoniques extrêmes, par le tribunal correctionnel de Paris, qui a, en outre, prononcé un mandat d’arrêt à son encontre. Il a été reconnu coupable de quatorze infractions et a été condamné à payer aux victimes un total de 18 000 euros de dommages et intérêts et 9 250 euros de frais de justice.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé deux ans de prison pour des « comportements d’une extrême violence ». Celui qui se présentait comme un « militant sioniste » et un « justicier » est « l’incarnation du lâche », avait soutenu la procureure.

Gregory Chelli, de son vrai nom, 39 ans, a été condamné dans quatre dossiers pour des appels malveillants, menaces de mort et dénonciations calomnieuses, entre 2014 et 2016. Des « faits graves » commis « en vue de nuire aux victimes et de donner une publicité à leur souffrance », lesquels ont, pour une partie, « entraîné des recherches inutiles » de la part des forces de l’ordre, mettant parfois en œuvre « des moyens très importants », a déclaré la présidente du tribunal.

Appels à la police

Parmi ces dossiers figurait l’appel malveillant passé à la police lilloise en 2014, le hackeur se faisant passer pour le mari de l’édile Martine Aubry. Il affirmait avoir tué sa femme et être retranché et armé. Une mesure de rétorsion, selon lui, après une « mise en veille » d’un jumelage entre la municipalité de Lille et une ville israélienne.

Cette même année, l’Alsacien Marc Z. avait dû se déshabiller, des armes braquées sur lui, sur le perron de sa maison, à la demande des forces de l’ordre : le hackeur avait contacté la police, affirmant que son cousin, « un skinhead tatoué », venait d’assassiner sa femme après que cette dernière avait tué son bébé à coups de couteau.

Présidente de l’association Europalestine, la militante Olivia Zemor figure également parmi les victimes du hackeur : il a appelé la police pour accuser son mari de l’avoir tuée. Ancien membre de la Ligue de défense juive, un groupuscule de jeunes radicaux, Ulcan avait, par ailleurs, mis à sac la librairie propalestinienne de Mme Zemor, avant d’être condamné, en 2009, à quatre mois avec sursis pour cet acte.

M. Chelli avait cependant été relaxé dans le dossier concernant le journaliste Pierre Haski, faute d’éléments l’incriminant « de façon certaine ».

Absent à son procès

Agé de 39 ans, exilé à Ashdod, près de Tel-Aviv, depuis 2013, et visé par une autre enquête judiciaire pour avoir piraté plusieurs sites d’information français, dont ceux de Libération et de Radio France, M. Chelli ne s’était pas rendu à son procès en décembre. Sa défense, estimant qu’il n’avait pas été convoqué correctement, avait quitté la salle au début du procès et n’était pas revenue pour plaider. Mardi, elle était aussi absente. Son avocat Gilles-William Goldnadel a indiqué son intention de faire appel « sur les moyens de droit » concernant cette citation.
Déjà condamné à cinq reprises, Grégory Chelli fait l’objet de plusieurs procédures en France. Il risque notamment les assises pour un « canular » visant un journaliste de Rue 89 qui lui avait consacré un portrait. Ulcan avait contacté les parents de l’auteur de l’article en leur faisant croire que leur fils était mort. Il avait ensuite donné l’adresse des parents à la police, se faisant passer pour un forcené ayant assassiné son épouse et son enfant. Quelques jours après ces appels, le père du journaliste de Rue89 mourait d’un infarctus. Dans cette affaire, le hackeur a été renvoyé, en 2019, devant la cour d’assises pour « violences volontaires avec préméditation ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». La décision a été annulée, à la fin de 2020, par la Cour de cassation, puis le dossier a été renvoyé à un juge d’instruction.

Le Monde avec AFP

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