Parrot lance un drone autonome pour l'inspection des éoliennes et des tours télécoms
Avec l'Anafi AI, le fabricant français de drones a conçu un appareil capable de contourner automatiquement les obstacles puis de poursuivre sa mission. Après son virage stratégique vers les marchés professionnels, l'entreprise se redresse.
Par Florian Dèbes
C'est le mariage d'un drone et de l'intelligence artificielle. Parrot, le fabricant français de drones, a présenté mercredi 30 juin un nouvel aéronef, l'Anafi AI, capable de voler sans être commandé dans ses moindres mouvements par un pilote au sol. « Le drone a un plan de vol et il s'adapte pour contourner un éventuel obstacle, c'est ça le futur du drone et de la robotique », assure Henri Seydoux, le patron de l'ex-pépite du drone grand public qui s'est réorientée en 2019 vers les marchés professionnels.
Doté d'une caméra stéréo (à double objectif), l'appareil autonome reconnaît les éventuels dangers jusqu'à 15 mètres et sait juger de la distance qui l'en sépare. Connecté en 4G, et non pas seulement en wi-fi, il peut s'éloigner au-delà de la ligne de vue du pilote. Parrot destine ce drone à des missions d'inspection automatique d'équipements telle que des éoliennes, des tours télécoms ou des antennes satellites. Au sol, un opérateur visionne les images filmées par le drone en temps réel.
Vol programmé
L'enjeu réside dans la programmation des plans de vol. De quel équipement le drone doit-il s'approcher ? Combien de temps doit-il rester braqué sur un point d'attention particulier ?
Toutes ces consignes devront être codées sous la forme d'applications de pilotage, notamment via le logiciel Pix4D édité par la société qui fait partie du groupe Parrot. Cependant, dans l'impossibilité d'imaginer tous les cas d'usage qui intéresseront ses clients, Parrot va également distribuer un kit de développement leur permettant de créer eux-mêmes leur propre plan de vol.
En 2020, alors que les sorties à l'air libre étaient limitées, le marché du drone professionnel a souffert. Mais Parrot s'attend à une « reprise vigoureuse » en 2021. Déjà, le premier trimestre a vu le chiffre d'affaires repartir vers le haut (à +0,4 % pour 12,4 millions d'euros de recettes), marquant la fin d'un effet de comparaison défavorable lié au repositionnement stratégique de la société.
Cession de MicaSense
« Centré sur Parrot et Pix4D, le groupe se redresse et nous avons le cash pour redevenir profitable », pointe Henri Seydoux après la vente pour 22 millions d'euros de la filiale MicaSense (spécialisée dans le drone pour l'agriculture) en janvier dernier. Le groupe tente aussi de relancer SenseFly, son entité spécialisée dans les drones à voilure fixe qui a déçu l'an dernier mais pèse tout de même 20 % des revenus.
Sur le plan commercial, Parrot a convaincu en début d'année l'armée française d'utiliser ses drones de reconnaissance Anafi USA qu'il avait conçus pour le compte des soldats américains. Face à la pénurie de semi-conducteurs qui aurait pu l'empêcher d'honorer ses commandes, le groupe assure avoir « sécurisé la grande majorité de ses achats en 2021 ».
Florian Dèbes