Moselle: à Sarreguemines, le réseau mobile perturbé par le brouilleur d'ondes d'un “électrosensible”

Les quelque 20.000 habitants de la commune de Sarreguemines (Moselle) ont pu connaître des difficultés pour utiliser leur smartphone au cours des derniers mois. Comme le rapporte l'Agence nationale des fréquences (ANFR), un habitant de la ville a été jugé coupable d’avoir brouillé les communications 2G, 3G, 4G puis 5G de l’antenne-relais placée à quelques centaines de mètres de son domicile.

L’ANFR explique avoir été alertée par une plainte d’un opérateur mobile, dont l’antenne-relais est située à Sarreguemines, après que ce dernier a constaté un brouillage important de ses fréquences, nuisant à la qualité du service dans les environs. Grâce à un radiogoniomètre, un appareil capable d’analyser la circulation des ondes électromagnétiques, l’ANFR a pu rapidement localiser l’appartement à l’origine du brouillage et avertir les autorités.

Murs tapissés d’aluminium

L’occupant des lieux s’est révélé être un homme se présentant comme “électrosensible” et ayant tapissé l’ensemble de son domicile d’aluminium. Afin de limiter au maximum son exposition aux ondes, il s’était offert, en toute illégalité, un brouilleur d’ondes. Un appareil qui s’est montré particulièrement efficace, puisqu’il a perturbé le réseau mobile d’une partie de la ville.

Après plusieurs récidives, et l’achat d’autres brouilleurs, l’homme a finalement été jugé par le Tribunal Judiciaire de Sarreguemines. Pour rappel, la détention d’un brouilleur d’ondes est interdite par la loi, sous peine de six mois de prison et 30.000 euros d’amende.

S’il n’a écopé d’aucune amende ou d’aucune peine de prison (le juge n’ayant pas retenu l’intention de perturber l’ordre public), le phobique des ondes a été déclaré coupable et a vu ses quatre appareils confisqués.

Pour l’anecdote, le mis en cause assure avoir constaté que ses symptômes liés à “l’électrosensibilité” diminuaient à proximité de son brouilleur d’ondes. Un ressenti pour le moins paradoxal: comme le note l’ANFR, les brouilleurs d’ondes parviennent justement à perturber les réseaux… en émettant des ondes encore plus puissantes.