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Un an d’interdiction d’exercer requis contre le chirurgien qui voulait vendre le NFT de la radio d’une patiente blessée au Bataclan

Le parquet a également demandé un an d’emprisonnement avec sursis et 15 000 euros d’amende.

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Publié le 28 septembre 2022 à 12h18, modifié le 28 septembre 2022 à 14h25

Temps de Lecture 2 min.

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Bien sûr, Emmanuel Masmejean « regrette profondément ». Vraiment, il est « désolé ». Evidemment, il présente ses « excuses » à sa patiente. Mais il y a un « mais ». Et à la barre du tribunal correctionnel de Paris devant lequel ce professeur de médecine, chirurgien de la main à l’hôpital Georges-Pompidou, a comparu, mercredi 21 et mercredi 28 septembre, pour « violation du secret professionnel » et « utilisation de données personnelles » portant atteinte à l’intimité de la vie privée, ce « mais » prend tant de place que la contrition est noyée sous les tentatives de justification.

Le 21 janvier, cet homme âgé de 59 ans a mis en vente sur deux sites américains, OpenSea et Showtime, la photo de la radiographie d’un avant-bras transpercé d’une balle de kalachnikov, issue du dossier médical d’une rescapée du Bataclan. La légende précisait qu’entre le 14 et le 15 novembre 2015 il avait « personnellement opéré cinq femmes », dont « cette jeune patiente, qui a perdu son petit ami dans cette attaque ». Le prix de départ du cliché était fixé à 2 776 dollars, accompagné de la mention « Hope you like it ! » (« j’espère que vous apprécierez »).

Écouter aussi Procès du 13-Novembre : après le verdict, le bilan de dix mois d’audience

Révélée par Mediapart, l’affaire avait aussitôt déclenché une enquête suivie d’une plainte de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ainsi qu’un signalement à l’ordre des médecins, qui a temporairement suspendu le chirurgien de ses fonctions. La patiente, qui ignorait tout de cette mise en vente, avait déposé quelques semaines plus tôt au procès des attentats du 13 novembre 2015 devant la cour d’assises spéciale de Paris.

« Quelque chose de pédagogique »

« J’ai fait une connerie, une erreur, une maladresse. Mais je n’avais pas l’intention de nuire à qui que ce soit », a répété le prévenu face au tribunal. C’est, explique-t-il, à la suite d’une discussion avec son fils, fondateur de Showtime en Californie – un site qui tente de se faire une place sur le marché numérique des objets de collection cryptographiques et des jetons non fongibles (NFT) –, qu’il aurait accepté la mise en ligne d’un cliché afin de témoigner de « ce qui a marqué [sa] carrière. Une balle de kalachnikov, c’est peut-être malheureux à dire, mais ça parle. Et pour moi, le Bataclan était public… »

Avec la même vigueur, il assure avoir « respecté les règles déontologiques d’une publication, la radio était anonymisée ». La présidente s’étonne, lui rappelle les précisions apportées dans la légende. Le chirurgien persiste : « Les victimes étaient majoritairement jeunes et beaucoup ont perdu un compagnon » dans les attentats. Surtout, affirme-t-il, « je n’étais pas au courant que cette démarche pouvait être ressentie comme une vente » – en dépit de la mention explicite « For sale, buy now ! » (« A vendre, achetez maintenant ! ») qui figurait sur le site –, « mais je suis un béotien en matière de NFT ». A son ancienne patiente, assise à deux pas de lui, il renouvelle ses excuses, tout en assurant qu’il fallait voir dans sa démarche « quelque chose de pédagogique ».

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