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Déploiement de la fibre : l'Autorité des télécoms tire la sonnette d'alarme

Laure de la Raudière, présidente de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
Laure de la Raudière, présidente de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep). E.B.

Sa présidente Laure de la Raudière observe un ralentissement «inquiétant» du rythme de déploiement de la fibre dans certaines zones. L'arrêt du réseau cuivre en dépend.

Laure de la Raudière, la présidente de l'autorité des télécoms (Arcep) observe un ralentissement «inquiétant du rythme de déploiement de la fibre dans les zones moyennement denses (Amii) et les zones denses». Les opérateurs ont reporté leurs efforts d'investissements dans les territoires les moins denses (RIP), portés par les collectivités locales. Or, sans une couverture complète des abonnés par la fibre, il n'y aura pas d'arrêt du réseau cuivre. Le compte à rebours a pourtant été lancé par Orange. La commercialisation des services liés au cuivre, notamment l'ADSL, sera stoppée en 2026, et le réseau devrait être décommissionné en 2030. La fibre sera alors là pour prendre le relais. Du moins en théorie.

«L'Arcep valide les lots de fermeture du réseau cuivre. Nous pourrions demander à Orange de ne pas fermer sur certains lots s'ils n'étaient pas suffisamment couverts pas la fibre», insiste la présidente de l'Arcep. Or, Orange a fait de la fermeture du réseau cuivre une de ses priorités, tout d'abord pour des questions de coûts. Moins il y a d'abonnés à l'ADSL, plus le coût d'entretien par abonné grimpe. Ensuite, pour des raisons écologiques : maintenir deux réseaux fixes en fonction est une aberration, d'autant que le cuivre est au moins trois fois plus gourmand en électricité que la fibre. L'équation économique risque d'être très rapidement défavorable à Orange. Or, c'est justement l'opérateur historique, en pointe pour le déploiement de la fibre dans les zones denses et Amii qui est dans le collimateur de la patronne de l'Arcep.

Plus de 400.000 abonnés concernés

«Pour fermer le cuivre il faut un réseau fibre bien construit et bien exploité», insiste Laure de la Raudière. Or, l'Arcep estime que 2% des lignes fibre déployées ont un taux d'incidents plus élevé que la moyenne. Or, les acteurs de la filière se sont engagés à effectuer les travaux nécessaires à une remise en état des réseaux. Ainsi Altitude va reprendre 70 points de mutualisation, essentiellement dans l'Essonne et le Calvados, représentant 30.000 lignes et XP Fibre, 900 points de mutualisations, représentant 400.000 lignes, d'ici 2024. En fonction des besoins, ce plan pourra être complété au fur et à mesure.

Les reprises d'installations existantes viennent s'ajouter aux déploiements et aux branchements de nouveaux clients qui se poursuivent. «50% des abonnés au fixe sont passés à la fibre, cela signifie qu'il en reste encore 50% à installer, rappelle Laure de la Raudière. Et ensuite, il faudra gérer les clients qui changeront d'opérateur». Des plans d'actions devront donc être mis en place, pour garantir la bonne facture du réseau. «Les sous-traitants qui travaillent pour les opérateurs doivent aussi avoir les moyens de réaliser des travaux dans de bonnes conditions de sécurité, en garantissant la qualité de l'exploitation. Cela soulève la question du partage de la valeur entre sous-traitants et donneurs d'ordre», ajoute la patronne de l'Arcep, qui mise sur la mise en place d'une labélisation des sous -traitants.

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