L'Europe veut interdire les moteurs essence et diesel en 2035 : quelles conséquences pour les automobilistes ?

Publié le 14 juillet 2021 à 22h25
Des SUV neufs / Photo d'illustration
Des SUV neufs / Photo d'illustration - Source : iStock

VIE QUOTIDIENNE - La Commission européenne a proposé ce mercredi d'interdire à partir de 2035 la vente de voitures neuves à essence ou diesel au profit des motorisations 100% électriques. Qu'est-ce que cela pourrait changer pour les automobilistes européens ?

Plus aucune voiture à moteur essence ou diesel commercialisée en 2035. C'est ce que souhaite la Commission européenne, qui a fait cette proposition ce mercredi pour réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves dans l'UE. Si cette mesure qui doit encore être discutée pendant plus d'un an par le Parlement européen et les États membres était adoptée, les véhicules 100% électriques deviendraient de facto les seuls sur le marché du neuf en Europe à cette date. 

Serait-il interdit de circuler en véhicule diesel ou essence dès 2035 ? Quid des constructeurs automobiles ? Voici en quelques points quelles seraient les conséquences de ce texte s'il était adopté en l'état.

Sera-t-il toujours possible de rouler avec un véhicule thermique ?

Oui, car d'ici à ce que l'interdiction tombe, ces modèles devraient encore se vendre par dizaines de millions à travers l'Europe, et ils pourront toujours rouler après 2035. La Commission mise sur cette interdiction pour atteindre un transport complètement décarboné en 2050 (l'objectif de neutralité carbone de l'Europe), car une voiture reste environ 15 ans sur la route avant de partir à la casse.

Le prix des voitures électriques est-il amené à baisser ?

Les prix des voitures électriques, aujourd'hui bien plus élevés que ceux des thermiques, pourraient baisser assez vite à mesure qu'elles sont produites en masse et que le coût des batteries baisse. Selon le groupe Stellantis (Peugeot, Fiat...), la parité pourrait être atteinte entre 2025 et 2030.

Dans le même temps, le prix des voitures à essence devrait augmenter avec des malus gouvernementaux croissants, sans compter les amendes aux constructeurs responsables de trop d'émissions de CO2, a expliqué mardi Volkswagen. Ils perdront en valeur à mesure que leur utilisation sera réduite - notamment dans les centres-villes de grandes villes comme Londres et Paris.

Les constructeurs seront-ils prêts ?

Sous pression de l'UE et grâce aux aides publiques, les constructeurs ont électrifié leurs gammes et le marché des hybrides et des électriques a explosé en Allemagne, en France ou en Italie depuis 2020. Mais leurs investissements dans ce domaine sont très variables. Ainsi, Volkswagen et Volvo ont présenté les plans les plus ambitieux avec, respectivement, 60% de voitures électriques en Europe, et 100% dans le monde, d'ici 2030. Renault, pionnier de l'électrique avec sa Zoé, accélère sa transition, tout comme Stellantis, en pointe sur les hybrides.

Quid des véhicules hybrides ?

Les hybrides rechargeables ont un moteur électrique qui aide ou remplace le moteur thermique sur quelques kilomètres. Plus lourds que leurs équivalents thermiques, avec leurs deux moteurs, ils peuvent être plus polluants s'ils ne sont pas rechargés. Ils pourraient faire l'objet de cette interdiction européenne en 2035. Mais France et Allemagne défendent ces voitures de "transition" vers le tout-électrique.

Y aura-t-il assez de bornes de recharge d'ici-là ?

En septembre 2020, l'Union comptait environ 250.000 bornes publiques, surtout des bornes de faible puissance, compliquées à utiliser, et concentrées dans quelques pays, selon la Cour des comptes européenne. C'est le principal sujet pour les constructeurs, qui veulent que les pouvoirs publics aident à l'installation de bornes à domicile et sur la voie publique. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans un entretien à des journaux européens, a dit qu'il fallait des points de recharge tous les 60 kilomètres le long des principales routes européennes.


La rédaction de TF1info , avec AFP

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