La modification des règles d’utilisation de WhatsApp ne passe toujours pas. Le bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) a annoncé lundi 12 juillet avoir porté plainte auprès de la Commission européenne contre le service de messagerie à propos de cette modification controversée. Le Beuc regroupe 46 organisations de défense des consommateurs de 32 pays européens. Il a déposé sa plainte aux côtés de huit de ses membres, dont l’UFC-Que choisir en France, auprès de la Commission européenne ainsi que du réseau européen des autorités chargées de la protection des consommateurs.
Les nouvelles règles ne sont « ni transparentes ni compréhensibles pour les utilisateurs », estiment les plaignants. Ils accusent WhatsApp de « multiples violations des droits des consommateurs européens ». WhatsApp, le service de messagerie de Facebook, a informé en début d’année ses quelque deux milliards d’utilisateurs qu’ils devaient consentir à de nouvelles conditions d’utilisation. L’entreprise avait ensuite décalé au 15 mai la mise en œuvre de ces nouvelles règles face au tollé, les utilisateurs s’inquiétant que la messagerie partage davantage de données avec sa maison mère Facebook.
Passage en force pour recueillir le consentement
Plusieurs pays, dont l’Allemagne, ont interdit temporairement à Facebook d’utiliser les données de WhatsApp. « Depuis des mois, WhatsApp bombarde les utilisateurs de messages agressifs et répétés pour les forcer à accepter ses nouvelles conditions d’utilisation et sa politique de confidentialité », a dénoncé la directrice générale du BEUC, Monique Goyens, dans un communiqué. Le BEUC et ses huit organisations membres jugent « impossible pour les consommateurs d’avoir une idée claire des conséquences des changements sur la protection de leur vie privée, notamment en ce qui concerne le transfert de leurs données personnelles vers Facebook et d’autres tierces parties ».
« WhatsApp a été délibérément vague à ce sujet et les consommateurs seraient exposés à un traitement de leurs données de grande envergure sans consentement valable », a critiqué Monique Goyens. « Nous demandons aux autorités de prendre rapidement des mesures à l’encontre de WhatsApp pour s’assurer qu’il respecte les droits des consommateurs », a-t-elle ajouté.
C’est désormais à la Commission européenne et aux autorités nationales chargées de la protection des consommateurs de décider d’ouvrir une enquête. L’union de consommateurs souligne aussi que les nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp sont en cours d’examen par les autorités européennes de protection des données pour des infractions à la législation en la matière.
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