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La transition vers le bitcoin du Salvador vire au fiasco

Aujourd'hui, non seulement la révolution bitcoin promise par son président Nayib Bukele n'a pas eu lieu mais le pays est aussi au bord du gouffre.

Un an après, c'est l'heure du bilan pour le Salvador. En effet, les analystes commencent à parler de défaut de paiement. La dette publique de ce petit pays pauvre dépasse désormais les 80% du PIB, et sans une aide du FMI, c’est l’insolvabilité qui menace à horizon de quelques mois.

A ce jour, le FMI bloque une aide vitale pour le pays, un crédit de 1,3 milliard de dollars au total, qui pourrait donner un peu d’oxygène aux finances du Salvador. Cette aide est d'ailleurs bloquée par ce même FMI pour le moment parce que l'expérience du bitcoin a aggravé encore la situation du pays, et provoqué un trou de 375 millions de dollars dans des comptes publics déjà en très mauvais état. Le FMI et la banque mondiale avaient prévenu le Salvador qu’ils ne pourraient l’aider que si les finances étaient assainies et le profil financier du pays un minimum fiable, ce qui ne serait certainement pas le cas avec cette "révolution bitcoin" voulue par le président Nayib Bukele.

Seulement 2% des transactions

Car sur le papier, c’est un fiasco: le bitcoin a perdu 50% de sa valeur en un an. Ce mercredi, la reine des cryptomonnaies s'échange d'ailleurs toujours sous les 20.000 dollars, ce qui commence à sérieusement inquiéter les investisseurs. A terme, la majorité des échanges en dollars devaient êre remplacés par des transactions en bitcoins sur le fameux portefeuille éléctronique officiel Chivo et malgré 4 millions de téléchargements, sur une population de 6,5 millions d’habitants, seuls 2% des transactions sont effectuées via ce système, selon l'ancien président de la banque centrale, Carlos Acevedo.

Avec une population qui n’aura jamais été aussi méfiante vis-à-vis de ce passage au tout crypto. Donc on peut dire que cette révolution bitcoin aura précipité la chute des finances du pays, même si elle n’en est certainement pas la cause première. Désormais, le pays va devoir renégocier sa dette avec un sérieux trou dans ses comptes, directement dû à cette transformation à marche forcée et très mal maitrisée.

Antoine Larigaudrie édité par PA