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Xavier Niel fait son entrée au capital de Vodafone

Le fondateur d'Iliad, la maison mère de Free, a acquis 2,5 % du capital de l'opérateur britannique via son véhicule Atlas Investissement. Vodafone est en pleine réorientation stratégique.

Xavier Niel, le fondateur de Free, est présent dans plusieurs pays d'Europe avec Iliad ou ses véhicules d'investissement personnel.
Xavier Niel, le fondateur de Free, est présent dans plusieurs pays d'Europe avec Iliad ou ses véhicules d'investissement personnel. (Ludovic Marin/AFP)

Par Raphaël Balenieri

Publié le 21 sept. 2022 à 09:18Mis à jour le 21 sept. 2022 à 17:52

Et de deux ! Après Patrick Drahi qui a jeté son dévolu sur BT l'année dernière, Xavier Niel débarque à son tour au Royaume-Uni. Le fondateur d'Iliad, la maison mère de Free, vient tout juste d'acheter 2,5 % du capital de Vodafone, selon un communiqué publié mercredi matin. L'opération est réalisée via Atlas Investissement, filiale du holding NJJ du milliardaire. Vodafone pesant 30 milliards de livres sterling en Bourse, l'investissement avoisinerait environ 750 millions de livres - soit 856 millions d'euros.

Avec cet achat, Xavier Niel étend encore davantage sa présence dans les télécoms en Europe. Après être arrivé en Italie et en Pologne, Iliad est devenu le 6e opérateur télécoms du Vieux Continent avec 45 millions d'abonnés. Parallèlement, Xavier Niel a des investissements personnels dans le secteur dans 9 pays dont la Suisse, Monaco, l'Irlande ou encore le Sénégal.

Baisse de la livre

Son arrivée au Royaume-Uni - et chez Vodafone - ne doit rien au hasard. En début d'année, Iliad et le fonds Apax avaient proposé plus de 11 milliards d'euros pour racheter la filiale de Vodafone en Italie, où Free est présent depuis 2018. Objectif : consolider le marché italien très concurrentiel. Mais l'opérateur britannique avait refusé l'offre, la jugeant insuffisante. Avec cette participation, certes très minoritaire (Patrick Drahi, par comparaison, détient désormais 18 % de BT), Xavier Niel met un pied directement dans la maison mère Vodafone. Ce qui pourrait peut-être un jour lui permettre de peser sur les futures décisions, notamment concernant l'Italie… En Bourse, l'action Vodafone a bien réagi avec une hausse de 2 % à midi.

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« Atlas Investissement a identifié Vodafone comme une opportunité attractive d'investissement, du fait de la qualité de son portefeuille d'actifs et des tendances solides qui sous-tendent le secteur des télécoms », explique le communiqué. D'un point de vue industriel, le chantier de la fibre optique vient en effet tout juste de se lancer au Royaume-Uni. Ce qui ouvre des perspectives de croissance pour Vodafone pour les années à venir. Or les opérateurs télécoms français ont de l'expertise à revendre, la France étant désormais fibrée à plus de 70 % - soit l'un des meilleurs taux en Europe.

Réorientation stratégique

Côté financier, la baisse de la livre sterling depuis le début de l'année fait diminuer le prix des actifs au Royaume-Uni. L'investissement de Xavier Niel arrive aussi alors que Vodafone est en pleine réorientation capitalistique et stratégique. L'opérateur est sous pression, son cours en Bourse ayant été divisé par deux en cinq ans. Au printemps, l'opérateur des Emirats arabes unis, e&, a pris 9,8 % du capital de Vodafone, devenant son premier actionnaire. Et avant cela, le fonds activiste Cevian était aussi entré au capital. Depuis, le fonds le presse à se désengager des pays périphériques, alors que Vodafone est un géant mondial présent sur 20 marchés.

Ce travail a déjà commencé. Tout récemment, Vodafone a ainsi vendu sa filiale en Hongrie pour 1,8 milliard d'euros. L'opérateur a aussi vendu cet été ses tours en Nouvelle-Zélande pour un montant similaire. Parallèlement, des fonds (dont Brookfield et GIP) auraient formulé des offres, selon Reuters, pour investir dans Vantage Towers, la filiale de Vodafone qui regroupe 83.000 pylônes de téléphonie mobile dans 10 pays et qui est cotée en Bourse.

« Atlas Investissement supporte l'intention affichée de Vodafone de chercher des opportunités de consolidation dans certains pays, et ses efforts en matière d'infrastructures », explique le communiqué. Le véhicule de Xavier Niel estime qu'il est possible d'aller plus loin dans le recentrage géographique, la gestion des infrastructures, le très haut débit en Allemagne ou encore l'innovation.

Raphaël Balenieri

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