Il déclenche plus de dix milliards de « bips » par jour dans le monde aux caisses des magasins. Plus de un milliard de références de produits en portent un. Symbole du développement de la consommation de masse, le code-barres – scanné en caisse pour la première fois en juin 1974 avec un paquet de chewing-gum Wrigley’s – est aujourd’hui poussé vers la sortie par l’évolution des modes de consommation.
Son remplaçant qui s’échauffe sur le banc de touche ? Le QR code ou Quick Response Code (« code à réponse rapide »), ce carré composé de petits pictogrammes noir et blanc, inventé par un ingénieur japonais en 1994, avec lequel se sont familiarisés les Français pendant la crise liée au Covid-19, qui permettait d’afficher son passe sanitaire ou d’accéder aux menus des restaurants.
Pour faciliter la circulation des biens de consommation, 273 entreprises (distributeurs, industriels de l’agroalimentaire…) ont défini, le 3 avril 1973, le code-barres comme système d’échange d’informations standardisées, créant, pour le gérer, une organisation internationale à but non lucratif gouvernée par ses utilisateurs dans le monde, GS1. Aujourd’hui, 57 000 entreprises en France – deux millions dans le monde dans vingt-cinq secteurs – adhèrent à cette fédération, qui couvre 150 pays. Leur objectif : utiliser un langage commun reconnu mondialement sur l’ensemble des circuits du commerce international.
Egalement appelé code European Article Numbering (EAN), le code-barres est avant tout un moyen de capturer l’information contenue dans les treize chiffres inscrits au-dessous, qui constituent le numéro d’identification d’un produit, sa carte d’identité. Les premiers chiffres représentent le préfixe attribué à une entreprise, qui personnalise elle-même les suivants pour chaque référence de produit. « Un code-barres unique identifie un produit donné », résume Renaud de Barbuat, président de GS1 Monde.
Des limites
Mais cette nomenclature a montré ses limites, en France, lors de l’affaire Lactalis, en décembre 2017, où des lots de poudre de lait infantile avaient été contaminés à la salmonelle, provoquant la contamination de trente-huit nourrissons. La procédure de rappel mise en place par le groupe avait été chaotique, certaines boîtes avaient continué à être vendues en magasin. Impossible, alors, avec le code-barres de bloquer automatiquement en caisse les mauvaises boîtes de lait en poudre, dont la liste s’allongeait de jour en jour.
Les grandes surfaces avaient fini par retirer de la vente l’ensemble des produits des marques concernées. Une commission d’enquête parlementaire chargée de tirer les enseignements de cette affaire a estimé, six mois plus tard, qu’« il n’existe pas de système satisfaisant, dans la mesure où l’on ne dispose que d’un code EAN à treize chiffres, qui définit seulement la référence et donne le prix », et que « la mise en place d’un QR code ou l’allongement du code-barres au-delà de treize chiffres serait plus efficace ».
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