BD : le dessinateur belge Benoît Sokal, créateur de l’inspecteur Canardo, est mort

Benoît Sokal est décédé des suites d’une longue maladie, selon son collaborateur François Schuiten.

Benoît Sokal s'était illustré dans le monde de la bande dessinée et des jeux vidéo. AFP/François Nascimbeni
Benoît Sokal s'était illustré dans le monde de la bande dessinée et des jeux vidéo. AFP/François Nascimbeni

    Le Belge Benoît Sokal, auteur de bande dessinée avec l’inspecteur Canardo et créateur de jeux vidéo célèbres comme l’Amerzone, est décédé vendredi à l’âge de 66 ans, a annoncé samedi à l’AFP le dessinateur François Schuiten.

    L’inspecteur à la tête de canard est d’abord apparu dans le magazine de BD A Suivre, avant que les enquêtes de ce privé désabusé et alcoolique ne soient publiées par Casterman au début des années 1980. Plus d’une vingtaine d’albums, certains traduits en dix langues, ont été publiés jusqu’en 2018 avec le dernier de la série, « Un con en hiver ».

    Le Belge est décédé des suites d’une longue maladie à Reims (France) où il vivait depuis de nombreuses années, selon son ami François Schuiten qui collaborait avec lui pour la BD « Aquarica » (2017).

    « Canardo est une série très importante. C’est l’antihéros parfait, un alcoolique insupportable, qui a beaucoup de tares. A la fin des années 1970, c’est un personnage qui va devenir l’un des emblèmes d’A Suivre, qui a révélé beaucoup d’auteurs », rappelle François Schuiten.

    Succès dans les jeux vidéo

    Benoît Sokal concevait à la fois les dessins et les scénarios de l’Inspecteur Canardo. Il avait commencé des études de vétérinaire avant d’entrer à l’Institut des arts Saint-Luc de Bruxelles, sa ville de naissance. Il a notamment été influencé par le dessinateur animalier René Hausman et son univers féérique.

    « Pour lui, les animaux pouvaient révéler quelque chose de plus unique, de plus cinglant que ce qu’il pouvait faire avec des personnages humains », souligne François Schuiten.

    A la fin des années 1990, Sokal s’est aussi lancé avec succès dans les jeux vidéo avec « L’Amerzone » (1999) ou la série « Syberia » (2002) dont le troisième opus est sorti en 2017 avant un quatrième auquel il travaillait au moment de son décès. « Dans l’univers des jeux vidéo, il avait une touche très personnelle, un univers très original, c’est assez rare », estime François Schuiten.

    Schuiten, qui a travaillé plusieurs années avec Sokal sur le scénario des premier et deuxième volumes d’ « Aquarica », dont Sokal réalisait les dessins, achèvera les dernières pages de l’album dont la sortie est prévue l’année prochaine.