La transition climatique est une affaire “complexe” pour les entreprises, juge le Financial Times pour expliquer le revirement de Lego, qui “abandonne la plus médiatisée de ses initiatives pour supprimer de ses briques le plastique dérivé du pétrole”.

Son PDG, Niels Christiansen, l’a annoncé dimanche 24 septembre au quotidien économique britannique et justifie cette décision en expliquant que “l’utilisation du polytéréphtalate d’éthylène [PET] recyclé aurait entraîné des émissions de carbone plus importantes au cours de la durée de vie du produit”.

Chaque année, 80 % des milliards de petites briques de couleur du leader mondial du jouet sont fabriquées à partir d’acrylonitrile butadiène styrène (ABS), un dérivé du pétrole. En 2021, Lego avait dévoilé un prototype à partir de bouteilles en plastique recyclées.

“Matériau magique”

En matière de développement durable, explique Niels Christiansen au Financial Times, “on pensait qu’il serait plus facile de trouver ce matériau magique”. Or “il semble que ce ne soit pas le cas”. En conséquence, l’entreprise familiale danoise “a décidé d’améliorer l’empreinte carbone de l’ABS, lequel implique actuellement d’utiliser environ 2 kilos de pétrole pour fabriquer 1 kilo de plastique”, relève le quotidien économique.

Le responsable du développement durable de Lego, Tim Brooks, reconnaît que “c’est décevant”. Il explique ainsi cette volte-face :

“C’est comme essayer de fabriquer un vélo en bois plutôt qu’en acier.”

Pourtant, rappelle The Guardian, il y a deux ans, le groupe annonçait qu’une équipe de “150 personnes travaillait sur le développement durable”. “Nous avons testé des centaines de centaines de matériaux”, assure le patron de Lego. Pour en conclure que la meilleure solution était de récupérer les vieilles briques pour en faire de nouvelles…

Cette annonce “marque en conséquence un important changement de stratégie” pour la marque, résume Le Temps, quand bien même Lego annonce tripler ses investissements pour ce qui est du développement durable, à hauteur de 3 milliards de dollars par an d’ici à 2025, et réduire ses émissions de 37 % en 2032 par rapport à 2019. Le tout, a promis le PDG au Financial Times, sans que les consommateurs en subissent les conséquences…