5 min de temps de lecture 13 sept. 2021

Future Consumer Index : rendre le développement durable accessible au consommateur

Auteurs
Eric Mugnier

Associé, Climate Change & Sustainability, France

Passionné par l’innovation durable, énergique et engagé, investi dans la réussite de projets de transformation à impact. Émerveillé par la beauté de notre planète.

Fabien Bouskila

Associé, EY-Parthenon, Grande consommation et distribution, France

Responsable du secteur Consumer Products & Retail pour la région Europe de l’Ouest & Maghreb, passionné par la réinvention des business models à l’heure du digital. Guitariste à ses heures.

5 min de temps de lecture 13 sept. 2021
Expertises associées Grande consommation et retail

Téléchargements

  • EIA Community FCI wave 7 - SustainabilityVF 15 juillet 2021 - v2

Selon le dernier baromètre EY Future Consumer Index, les consommateurs français et étrangers sont de plus en plus préoccupés par le développement durable, mais avec une grande diversité de comportements et quelques surprises.

En résumé :

  • Les français prennent davantage en compte des critères de développement durable dans leurs achats (61%) que ceux des autres pays développés (50%). Leurs préoccupations sont prioritairement environnementales (citées à plus de 80%) plutôt que sociales (citées par 70%)
  • En France, les plus jeunes ont plus tendance à changer leur mode de vie pour l’environnement, les plus âgés vont davantage prendre des petites mesures 
  • Malgré la surabondance de messages venant des marques, 79% des consommateurs déclarent manquer d'une bonne information pour se décider à agir ou choisir en faveur du développement durable
  • Le baromètre confirme le clivage fort entre des consommateurs focalisés sur la fin du monde (18%) et d’autres sur la fin du mois (31%)

Au cours des trois dernières années, nous avons imaginé à quoi pourrait ressembler le consommateur de demain et ce que cela signifie pour les entreprises d'aujourd'hui - dans le cadre du programme FutureConsumer.Now. Nous avons identifié des scénarios futurs probables et/ou plausibles et créé des personas de consommateurs. Nous disposons ainsi d'un moyen unique pour comprendre l'évolution des consommateurs en temps réel.

La crise de la Covid-19 a accéléré les changements. Elle aura un impact durable sur ce que les consommateurs achètent et sur la façon dont ils consomment, des produits aux médias en passant par les expériences sociales. Les entreprises doivent de toute urgence anticiper les nouveaux types de consommateurs qui émergeront, afin de pouvoir traverser la crise actuelle et se doter des capacités nécessaires pour rester pertinentes. Nous avons créé l'indice EY Future Consumer pour répondre à cette attente en apportant des informations exclusives, précises et exploitables par chacun.

L'enquête est conçue pour fournir une perspective à 360 degrés sur l'évolution du consommateur. Elle couvre leurs comportements actuels, leurs sentiments et leurs intentions. Certaines des questions demandent aux consommateurs ce qu'ils pensent et ce qu'ils feront une fois que la crise sera passée. Cela ne nous dit pas ce qu'ils feront réellement, mais nous permet de suivre l'évolution de leurs attentes.

Ce que nous obtenons habituellement grâce au Future Consumer Index

La dernière édition du baromètre Future Consumer d’EY révèle que certains des facteurs qui avaient un impact sur les consommateurs au début de l'épidémie ont diminué, mais beaucoup restent élevés, ce qui indique des changements de comportement à plus long terme.

  • 51% des consommateurs mondiaux se rendent moins souvent dans les magasins physiques
  • 45% des répondants dépensent moins pour les biens non essentiels
  • 43% des consommateurs dépensent plus pour les services de livraison de produits alimentaires
  • 54% considèrent la santé comme le facteur d’achat le plus important
  • 64% des consommateurs sont prêts à changer de comportement au profit de la société
  • 89% des répondants sont préoccupés par l’impact social de la pandémie

Les grands enseignements de cette édition

Les consommateurs français et étrangers sont de plus en plus préoccupés par le développement durable, mais avec une grande diversité de comportements.

Les perceptions et les préoccupations des consommateurs français en matière de développement durable couvrent un large éventail de questions. Leurs préoccupations au sujet du développement durable ne sont pas seulement axées sur l'environnement, mais incluent également les droits de l'homme et la justice sociale, qui doivent être pris en compte dans le cadre des initiatives et des activités ESG.

Les préoccupations relatives à la pollution, aux émissions atmosphériques, aux déchets et à la biodiversité se traduisent désormais par des mesures concrètes de la part des consommateurs, des pouvoirs publics et des acteurs économiques.

Toutefois, lorsqu’on interroge les consommateurs français au sujet du développement durable, les préoccupations environnementales dominent nettement celles relatives aux aspects humains.

Une part importante des Français est préoccupée par les questions de développement durable (84 % par la pollution de l’eau, 84 % par la gestion des déchets plastiques, 82 % par la pollution de l’air, etc.) et prend en compte les critères de développement durable lors de leurs achats.

Mais, entre les pays, l’importance des enjeux de développement durable demeure contrastée, ce qui complexifie la lecture des attentes des consommateurs pour les entreprises. Par exemple, les consommateurs japonais et américains sont moins susceptibles d’avoir des usages et des modes de vie favorables à l’environnement, à l’inverse des consommateurs indiens et chinois.

Il y a également un contraste entre les attentes des différentes typologies de consommateurs. Notre étude confirme le clivage entre certains consommateurs focalisés sur la fin du monde et d’autres focalisés sur la fin du mois. Les répondants favorisant la planète (segment « Planet First » : 18 %) sont deux fois plus à même de payer plus cher pour des produits durables que les répondants favorisant les bas prix (segment « Affordability first » : 31 %).

Les préoccupations environnementales se traduisent, dans les faits, plus par des petites mesures quotidiennes que par des changements radicaux de mode de vie. La majorité des répondants français sont en mesures de faire des petits efforts concrets quotidiens (par ex. 85 % recyclent ou réutilisent les emballages) alors qu’une minorité de Français est prête à réaliser des changements plus radicaux dans leur mode de vie.

Il y a également un écart générationnel de comportements vis-à-vis de l’environnement. En France, les plus jeunes générations interrogées ont plus tendances à changer leur mode de vie (comme par ex. suivre un régime végétarien), alors que les plus âgés vont davantage prendre des petites mesures concrètes au quotidien (recycler, réutiliser les produits usagers, etc.).

Encore souvent, les consommateurs déclarent manquer d’informations pour se décider à agir ou à choisir en faveur du développement durable. Très peu font la démarche de se renseigner (89 % des Français interrogés n'ont pas suivi de contenus sur les réseaux sociaux traitant de développement durable sur les 6 derniers mois, 78 % n’ont pas vérifié les affirmations sur les emballages ou dans les publicités des produits achetés sur les 6 derniers mois).

Enfin, les consommateurs ont des attentes fortes vis-à-vis des entreprises en matière d’implication en faveur du développement durable. 68 % des personnes interrogées estiment que les entreprises doivent agir en tant que leaders pour maximiser les impacts sociaux et environnementaux positifs.

Les dirigeants des entreprises de la grande consommation doivent prendre en compte cinq impératifs de développement durable

  1. Utiliser le développement durable comme nouveau moteur de la création de valeur.
    51% des consommateurs font tout ce qu'ils peuvent pour prendre des décisions d'achat qui soutiennent un avenir plus éco-responsable.
  2. Fixer une ambition qui dépasse l’entreprise et agir là où l’entreprise dispose de leviers forts.
    25% des répondants pensent que les entreprises devraient adopter des conditions de travail sûres et inclusives et un salaire équitable pour tous.
  3. Être sincère et être en mesure de le prouver par des faits et des chiffres.
    60% affirment que le marketing mensonger est un facteur clé pour dissuader d’acheter des produits éco-responsables.
  4. Rechercher un impact positif sur l'ensemble de la chaîne de valeur et impliquer son écosystème.
    68% des consommateurs estiment que les entreprises doivent veiller à ce que tous leurs fournisseurs respectent des normes sociales et environnementales élevées.
  5. Repenser le modèle opérationnel pour mesurer et créer de la valeur durable et de l'impact positif.
    38% des consommateurs affirment que la production et la consommation éco-responsables de biens et de services devraient être dans le top 3 des priorités des entreprises.

Ce qu'il faut retenir

Les consommateurs français et étrangers sont de plus en plus préoccupés par le développement durable, mais avec une grande diversité de comportements tant d’un pays à l’autre que d’une génération à l’autre. Il n'existe pas de "consommateur éco-responsable" unique. Les entreprises doivent par conséquent proposer des produits répondant aux préoccupations des différents segments des consommateurs.
Retenons qu’il y a un clivage fort entre des consommateurs focalisés sur la fin du monde et d’autres sur la fin du mois.
Enfin, les consommateurs regarderont au-delà de la marque pour prendre en compte l’éco-responsabilité de l'ensemble de la chaîne de valeur.

Cliquez sur l'enveloppe ci-dessous pour nous demander l'étude complète

A propos de cet article

Auteurs
Eric Mugnier

Associé, Climate Change & Sustainability, France

Passionné par l’innovation durable, énergique et engagé, investi dans la réussite de projets de transformation à impact. Émerveillé par la beauté de notre planète.

Fabien Bouskila

Associé, EY-Parthenon, Grande consommation et distribution, France

Responsable du secteur Consumer Products & Retail pour la région Europe de l’Ouest & Maghreb, passionné par la réinvention des business models à l’heure du digital. Guitariste à ses heures.