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Malgré les approches de NSO Group, la France a choisi à la fin de 2020 de ne pas acheter le logiciel espion Pegasus

Selon les informations du « Monde », l’entreprise israélienne a approché les services français en 2019 et 2020. Ces derniers se sont montrés intéressés, avant qu’une décision soit prise, à un plus haut niveau, de ne pas signer de contrat.

Par  et

Publié le 26 novembre 2021 à 18h40, modifié le 27 novembre 2021 à 08h06

Temps de Lecture 4 min.

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Logo de NSO Group, l’entreprise israélienne proposant le logiciel espion Pegasus.

En matière de logiciel espion, la France est une exception : contrairement à de nombreux pays européens, elle n’a pas signé de contrat avec NSO Group pour avoir accès au fleuron de son arsenal, le logiciel espion pour smartphones Pegasus. Elle a même, selon nos informations, officiellement refusé de signer un contrat avec l’entreprise israélienne dès la fin de l’année 2020.

Il y a cependant eu comme un flottement au sein de l’Etat lorsque Le Monde et seize rédactions internationales, appuyées par Amnesty International, ont révélé, cet été, que ce logiciel espion avait été utilisé contre la société civile, non seulement dans de nombreux pays clients de NSO, mais aussi en France, notamment contre des journalistes et des avocats, et possiblement contre le président de la République, le premier ministre et une partie du gouvernement. En effet, en plus des vérifications techniques réalisées par les services de contre-espionnage pour connaître l’ampleur des contaminations au plus haut niveau de l’Etat, plusieurs hauts responsables affirment au Monde avoir constaté, dès le 19 juillet, que jamais Pegasus n’avait été utilisé par un service officiel dans l’Hexagone.

Ce doute s’explique : les émissaires de NSO Group avaient mené, plusieurs mois auparavant, une cour assidue aux services de renseignement français. En vain, selon nos informations.

La réponse publique timorée des autorités aux révélations du « Projet Pegasus » – la France s’est limitée à de timides condamnations – a elle aussi nourri les suspicions. Ces dernières ont été brièvement relancées, le 23 novembre, par la publication d’un article de la MIT Technology Review, affirmant que les autorités françaises étaient sur le point de commander Pegasus auprès de NSO Group ; contrat qu’auraient fait capoter les révélations du Projet Pegasus. Sollicité par Le Monde dans la foulée, l’Elysée a officiellement démenti ces informations.

Il est vrai que plusieurs services de l’Etat étaient fortement intéressés par les capacités de Pegasus. La société israélienne avait tout pour plaire à de nombreux magistrats et policiers, travaillant sur des affaires de trafic de produits stupéfiants notamment, confrontés à l’usage massif de smartphones dernier cri et d’applications échappant aux écoutes téléphoniques classiques. Dans de nombreux cas, la pénétration sans bruit sur les téléphones des suspects constitue, selon eux, l’unique solution pour faire avancer leurs enquêtes. Et la réputation technique de NSO en la matière est sans équivalent : elle est quasiment la seule au monde à pouvoir aspirer à distance, à l’insu de la victime et sans même qu’elle ait à cliquer sur un lien malveillant, les contenus de n’importe quel téléphone.

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