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Les développeurs de la blockchain Terra dans le viseur de la justice sud-coréenne

Malgré le lancement de leur nouvelle blockchain samedi, les développeurs de l'écosystème Terra dont Do Kwon devraient rendre des comptes en Corée du Sud sur l'effondrement de leur écosystème.

La blockchain Terra est dans l'oeil de la Corée du Sud. Le 28 mai, Do Kwon a annoncé la création du tout premier bloc de sa nouvelle blockchain, nommée Terra, son "plan de relance" ayant été accepté mercredi par sa communauté.

Si cette nouvelle donne le sentiment de repartir à zéro, il ne faut pas oublier qu'il y a trois semaines de nombreux particuliers et investisseurs ont vu leurs économies partir en fumée, à la suite de l'effondrement du stablecoin terra usd (UST) et de la cryptomonnaie luna, qui faisaient l'essence de cet écoystème. Ces évènements seraient en train d'être scrutés de près par les autorités sud-coréennes.

Selon le média coréen JTBC, l'équipe d’enquête sur les crimes financiers et les valeurs mobilières du Parquet du district Sud de Séoul aurait convoqué le personnel de Terraform Labs (l'équipe de développeurs derrière la création de la blockchain Terra en 2018) dans le but d'enquêter sur l'effondrement de l'écoystème.

Parmi les personnes interrogées, un employé qui était impliqué dans le développement de Terra en 2019, a admis qu'il existait des doutes depuis le début sur la cryptomonnaie luna, lancée en 2018.

"Même à cette époque, il y avait un avertissement en interne sur le fait qu'il pourrait y avoir un effondrement à tout moment, mais Do Kwon a forcé le lancement de la cryptomonnaie", a déclaré ce dernier, cité par le média coréen.

Les enquêteurs sud-coréens cherchent notamment à savoir si les développeurs de Terraform Labs, ainsi que Do Kwon "ont négligé à l'avance les défauts de conception" de luna et de l'UST, et notamment de l'écoystème Terra.

Le média rapporte par ailleurs que 76 investisseurs ont déposé plainte auprès du parquet contre Do Kwon et le co-fondateur de Terra Shin Hyun-seong, évoquant un préjudice de 6,7 milliards de wons (5 millions d'euros).

100.000 détenteurs de la cryptomonnaie luna

La blockchain Terra est également dans le viseur du régulateur financier sud-coréen, qui cherche à protéger au mieux les investisseurs depuis l'effondrement de l'écosystème.

Le 17 mai, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, la commission des services financiers (FSC) et le service de surveillance financière (FSS) en Corée du Sud ont lancé des "inspections d'urgences" dans des plateformes d'échanges de cryptomonnaies, leur demandant de partager des informations sur les transactions liées à l'UST et au luna.

Par ailleurs, la cellule de renseignement financier de la FSC a tenu une réunion le 24 mai à l'Assemblée nationale dans le but de promulger une loi sur les cryptomonnaies et pour protéger les investisseurs, rapporte le JTBC.

Cette dernière a notamment qualifié l'affaire de la blockchain Terra de "tourbillon de la mort", estimant à 100.000 le nombre de détenteurs sud-coréens de la cryptomonnaie luna avant son effondrement.

L'autorité a souligné "la nécessité de mettre l'accent sur le principe de l'auto-responsabilité des investisseurs et de sensibiliser les investisseurs à leur protection".

Pauline Armandet